Jeudi 20 septembre 2018, lors d'une conférence de presse, Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen (Seine-Maritime), est longuement revenu sur le suicide du père Sèbe dans les combles de l'église Saint-Romain de Rouen, 48 heures plus tôt. Il avait 38 ans.
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Visiblement ému et avec gravité, ce dernier a évoqué un "drame (...) certainement amplifié parce qu'il est prêtre".
Jeudi 20 septembre 2018, Mgr Lebrun a rencontré les proches du père Sèbe, dont il a salué "la dignité incroyable", avant de revenir sur les accusations d'agression sexuelle dont le prêtre est accusé, par une mère de famille.
"Il y a une plainte à l'autorité diocésaine d'une maman qui disait que sa fille lui a rapporté que le père Jean-Baptiste Sèbe a eu, il y a deux ou trois ans, des gestes inappropriés envers elle", précisant ensuite que la jeune femme était majeure à l'époque des faits allégués. Cette plainte a été reçue par le vicaire général, jeudi 13 septembre 2018.
L'archevêque a ensuite reçu le prêtre pour "[s]'expliquer avec lui", lundi 17 septembre 2018.
"À l'évocation du nom de la jeune femme, il m'a avoué une conduite inconvenante. Nous avons échangé et convenu qu'il s'agissait d'imprudence, comme cela arrive. (...) Une imprudence par rapport à son état de vie qui avait conduit à un moment de chute, qui revêt une certaine gravité". Mgr Dominique Lebrun s'est en revanche refusé à préciser davantage la nature de ces gestes, expliquant seulement les condamner d'un point de vue moral. "J'avais envisagé une peine ecclésiale", a-t-il ajouté.
Aucune plainte n'a été déposée à ce jour par la victime présumée auprès des services de police.
Des interrogations en suspens
Selon Mgr Dominique Lebrun, rien ne laissait penser que Jean-Baptiste Sèbe pouvait attenter à ses jours, à l'issue de son entretien avec lui. Depuis, des proches ont toutefois fait part d'une fatigue et d'une crainte d'un burn-out.
Les questions subsistent donc, pour ses proches et pour l'archevêque. "je m'interroge sur ce que j'ai fait ou pas fait, dit ou pas dit", explique-t-il. Des questions qui sont "légitimes si on n'accepte le fait qu'elles n'auront pas de réponses".
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