Le dirigeant nord-coréen a accepté mercredi de fermer le site de tests de moteurs de missile et le pas de tirs de Tongchang-ri en présence d'experts internationaux. L'annonce a été saluée par les Etats-Unis, qui se sont dits prêts à reprendre sur-le-champ des discussions visant à la dénucléarisation de la Corée du Nord.
Pyongyang a également évoqué la fermeture de son complexe nucléaire de Yongbyon si Washington prenait "des mesures correspondantes".
Il s'agit d'une condition de taille, mais cette déclaration signée à l'issue du troisième sommet intercoréen en six mois a apparemment suffi à débloquer les discussions avec Washington qui patinaient depuis des semaines.
Le président américain Donald Trump a salué des "progrès extraordinaires". Son secrétaire d'État Mike Pompeo a expliqué avoir invité son homologue nord-coréen Ri Yong Ho à une rencontre en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York la semaine prochaine.
Selon le chef de la diplomatie américaine, Washington est prêt à relancer "immédiatement des négociations" afin d'achever la dénucléarisation du Nord d'ici janvier 2021, soit la fin du mandat de Donald Trump.
Les discussions étaient au point mort depuis le sommet historique de Singapour en juin entre MM. Kim et Trump, où le Nord-Coréen avait réitéré l'engagement de son pays en faveur de la dénucléarisation de la péninsule.
Depuis lors, Washington et Pyongyang s'écharpaient sur le sens à donner à ces termes. Les Etats-Unis évoquaient avec persistance la dénucléarisation de la seule Corée du Nord. Et le Nord dénonçait les méthodes de "gangster" des Américains, accusés de vouloir obtenir un désarmement unilatéral sans faire de concession.
"Amadouer M. Trump"
Les spécialistes sont restés dubitatifs face aux dernières annonces. Ils soulignent que Pyongyang a tiré des missiles d'autres endroits que Tongchang-ri, a déjà dit plusieurs fois n'avoir nul besoin de tests supplémentaires et que la fermeture du site n'aurait aucune incidence sur sa capacité à produire des missiles.
Nombres d'experts pensent aussi que le Nord dispose d'infrastructures nucléaires secrètes autres que Yongbyon.
"Les Nord-Coréens font des gestes qui imitent le désarmement", a tweeté Jeffrey Lewis, spécialiste du contrôle des armements. "Ils ne limitent pas de manière significative le programme nucléaire nord-coréen".
Leur objectif principal, poursuit-il, c'est "d'amadouer M. Trump, afin que MM. Kim et Moon puissent maintenir leur relation en vie".
"Voilà à quoi ressemble un accord à l'israélienne avec la Corée du Nord: ils font semblant de désarmer et nous faisons semblant d'y croire".
Séoul comme Pyongyang ont à coeur de resserrer leurs liens, M. Kim pour faire profiter son pays de la puissance économique du Sud, M. Moon pour éloigner de la péninsule le spectre d'un conflit dévastateur.
M. Kim doit ainsi se rendre prochainement à Séoul. La visite, qui pourrait intervenir cette année, serait la première d'un dirigeant du Nord dans la capitale sud-coréenne depuis la fin de la guerre (1950-1953), achevée sur un armistice et non un traité de paix.
Les deux dirigeants ont annoncé vouloir une candidature commune à l'organisation des jeux Olympiques de 2032. Ils ont également promis des réunions régulières de familles divisées par la guerre ou un effort pour connecter leurs réseaux routiers et ferrés.
"Plus qu'un seul peuple"
Lors de spectaculaires "jeux de masse" dont le Nord a le secret, M. Moon a souligné que les Coréens avaient vécu ensemble pendant 5.000 ans, une adresse inédite de la part d'un dirigeant sud-coréen au peuple nord-coréen.
"Je propose que nous avancions vers le but ultime de la paix qui ferait que les 70 dernières années d'hostilité soient éradiquées et que nous ne fassions plus qu'un", a-t-il déclaré à la foule en liesse.
Jeudi, MM. Moon et Kim, accompagnés de leur épouse, ont selon Séoul visité le mont Paektu, situé à la frontière avec la Chine.
Les images ont montré les deux hommes en manteau noir sur le bord du cratère, levant leurs mains jointes. M. Moon a espéré que nombre de ses compatriotes pourraient lui emboîter le pas.
La montagne haute de 2.744 mètres est considérée comme sacrée par tous les Coréens car elle est réputée être le lieu de naissance de Dangun, fondateur légendaire du royaume coréen.
Les biographies officielles nord-coréennes en font également le lieu de naissance du père de Kim Jong Un, Kim Jong Il. Son grand-père Kim Il Sung, fondateur de la Corée du Nord, mena au mont Paektu la résistance contre le colonisateur japonais qui régna sur la péninsule de 1910 à 1945.
Mais les historiens étrangers affirment plutôt que Kim Jong Il est né en Union soviétique.
Les touristes sud-coréens se pressent pour voir la montagne via la Chine mais seuls une poignée de Sud-Coréens ont été autorisés à y accéder à partir de la Corée du Nord, pour la plupart à des fins de recherches.
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