Les 27 doivent peaufiner leur stratégie pour les dernières semaines de tractations lors d'un déjeuner à Salzbourg, sans la Première ministre britannique Theresa May, à six mois de la date prévu du départ du Royaume-Uni de l'UE.
Mme May a pu leur exposer brièvement sa position mercredi soir à la fin d'un dîner de travail, principalement consacré au sujet brûlant des migrations.
"Si nous voulons parvenir à une conclusion réussie, alors, tout comme le Royaume-Uni a fait évoluer sa position, l'UE devra aussi faire évoluer sa position", a lancé la dirigeante conservatrice, réaffirmant avec force qu'il n'y aurait pas de second référendum au Royaume-Uni sur le Brexit.
Peu avant, le président du Conseil européen, Donald Tusk avait lui appelé Londres à faire des efforts. Sur "la question irlandaise ou le cadre de la coopération économique future, les propositions du Royaume-Uni devront être retravaillées", a-t-il prôné.
Frontière irlandaise
Londres et Bruxelles ont en réalité trouvé des compromis sur la plupart des contentieux nés de la rupture programmée, notamment la facture à régler. Mais ils continuent de buter sur certains points, principalement le sort de la frontière irlandaise.
Les deux parties sont d'accord pour éviter le rétablissement d'une frontière physique entre la province britannique d'Irlande du Nord et la République d'Irlande, mais Londres conteste les termes du "filet de sécurité" ("backstop") réclamé par l'UE pour garantir ce résultat.
La solution préconisée par les 27 --qui prévoit le maintien de l'Irlande du Nord dans l'union douanière s'il n'y a pas d'autre solution satisfaisante-- est jugée "inacceptable" en l'état par Londres, car elle créerait à ses yeux une frontière de fait entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni.
Mme May continue, elle, de défendre son plan dit "de Chequers": le maintien d'une relation commerciale étroite avec l'UE après le Brexit, avec une zone de libre-échange pour les biens, qui règlerait selon elle le contentieux de la frontière irlandaise.
Si les négociations échouent, "ce serait difficile pour l'Europe, mais ce serait terrible pour le Royaume-Uni", a prévenu le chancelier autrichien Sebastian Kurz.
Donald Tusk a déjà annoncé qu'il proposerait jeudi un sommet européen supplémentaire à "la mi-novembre", en plus de celui du 18 octobre initialement censé boucler les tractations.
"On est tellement proche d'un accord qu'un accident est possible", a commenté un diplomate européen.
"Les différences persistent"
Avant le déjeuner à 27 consacré au Brexit, les dirigeants européens ont prévu de débattre tous ensemble jeudi matin de questions de sécurité, comme la coopération policière, ou encore la lutte contre les contenus terroristes sur internet.
Les chefs d'État et de gouvernement devraient aussi faire jeudi, à l'issue de leur sommet informel, un compte-rendu devant la presse du débat de la veille sur les migrations.
L'été a été marqué par des discussions tendues autour de navires transportant des migrants en Méditerranée. L'Italie refuse désormais d'ouvrir ses ports sans promesse d'un partage de l'accueil des demandeurs d'asile.
Donald Tusk avait souhaité que la rencontre de Salzbourg permette de mettre fin au "jeu des reproches" qui persiste entre États membres, malgré la forte baisse du nombre des arrivées sur les côtes européennes par rapport au pic de 2015.
Mais les échanges jeudi soir ont montré que "les différences persistent" sur la dimension interne de la politique migratoire européenne, a commenté une source européenne après le dîner.
Les Européens continuent de se déchirer sur la question du partage de l'accueil des demandeurs d'asile. Les pays méditerranéens le réclament, ceux de l'Est le rejettent toujours catégoriquement.
Ils se rejoignent en revanche désormais sur certains objectifs: intensifier les expulsions de migrants ne pouvant prétendre au droit d'asile, faire pression sur les pays de transit et d'origine, et renforcer les frontières extérieures de l'UE.
Sur ce dernier point, le chancelier autrichien a cependant déploré mercredi des réticences de la part de l'Italie, l'Espagne et la Grèce face au projet d'un renforcement considérable de l'agence européenne de garde-frontières.
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