La rencontre informelle entre les dirigeants européens à Salzbourg (Autriche), sans décisions prévues, doit aussi marquer la fin du "jeu des reproches" entre capitales sur le dossier brûlant des migrations, a espéré M. Tusk devant la presse.
La question migratoire sera le plat de résistance d'un dîner de travail mercredi soir, avant que l'occasion ne soit donnée à la Première ministre britannique Theresa May d'exposer sa vision pour éviter un "retrait chaotique" du Royaume-Uni fin mars 2019.
Les dirigeants des 27 attendront ensuite un déjeuner jeudi, sans Mme May, pour peaufiner leur propre position. M. Tusk a déjà annoncé qu'il proposerait un sommet européen supplémentaire à "la mi-novembre", en plus de celui du 18 octobre initialement censé boucler les tractations.
Il a salué une "évolution positive" de la position britannique, mais sur "la question irlandaise ou le cadre de la coopération économique future, les propositions du Royaume-Uni devront être retravaillées", a-t-il prôné.
"Terrible" pour Londres
Car si Londres et Bruxelles ont trouvé des compromis sur la plupart des sujets liés au divorce, notamment sur son règlement financier, ils continuent buter sur certains points, principalement le sort de la frontière irlandaise.
Les deux parties sont d'accord pour éviter le rétablissement d'une frontière physique entre la province britannique d'Irlande du Nord et la République d'Irlande, mais Londres conteste les termes du "filet de sécurité" ("backstop") réclamé par l'UE pour garantir ce résultat.
La solution préconisée par les 27 - qui prévoit le maintien de l'Irlande du Nord dans l'union douanière faute d'une autre solution satisfaisante - est "inacceptable" pour Londres car elle aboutirait à ses yeux à une frontière de fait entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni.
"Nous sommes prêts à améliorer cette proposition", a toutefois concédé mardi le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, souhaitant "dédramatiser" le sujet.
Si les négociations échouent, "ce serait difficile pour l'Europe, mais ce serait terrible pour le Royaume-Uni", a prévenu de son côté le chancelier autrichien Sebastian Kurz.
"Jeu des reproches"
Les débats sur les migrations auront lieu après un été de bras de fer diplomatiques en Méditerranée autour de navires transportant des migrants, auxquels l'Italie refuse désormais d'ouvrir ses ports sans promesse d'un partage de leur accueil.
"Les tensions parmi les Etats membres ont refait surface", a déploré Donald Tusk, appelant à mettre fin à Salzbourg au "jeu des reproches" qui persiste malgré la forte baisse du nombre des arrivées sur les côtes européennes par rapport au pic de 2015.
"Honnêtement, je ne m'attends à pas grand-chose... Mais même si l'Europe démontre pour la énième fois qu'elle est absolument inexistante et se désintéresse (de la question migratoire), nous agissons de notre côté, avec des accords bilatéraux", a d'ores et déjà répondu le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini.
Peu de progrès ont été faits cet été pour concrétiser les projets européens de "centres contrôlés" en Europe, où distinguer rapidement demandeurs d'asile légitimes et migrants économiques irréguliers à renvoyer.
Quant au projet de "plateformes de débarquement" hors de l'UE des migrants secourus en mer, aux contours encore flous, aucun pays africain ne s'est pour l'heure dit prêt à en accepter.
Il faut "mettre en place un système plus prévisible, pour cesser les solutions ad hoc pour les débarquements" du type de celles difficilement trouvées pendant l'été pour des navires comme l'Aquarius et le Diciotti, plaide un diplomate européen. Mais "Salzbourg, ce sera un débat, il n'y a rien de très concret à en attendre", prévient-il.
Les Européens continuent de se déchirer sur la question du partage de l'accueil des demandeurs d'asile, réclamé par les pays méditerranéens, mais toujours catégoriquement rejeté par les pays de l'Est.
Ils se rejoignent en revanche désormais sur les objectifs d'intensifier les expulsions de migrants ne pouvant prétendre au droit d'asile, de faire pression sur les pays de transit et d'origine et de renforcer les frontières extérieures de l'UE.
Sur ce dernier point, le chancelier autrichien a déploré des réticences de la part de l'Italie, l'Espagne et la Grèce face au projet d'un renforcement considérable de l'agence européenne de garde-frontières. Ces pays "ne sont peut-être pas vraiment malheureux que beaucoup de nouveaux entrants puissent poursuivre leur route en toute discrétion vers l'Europe centrale", a lancé M. Kurz.
"Nous sommes heureux qu'on se concentre désormais sur comment défendre les frontières", s'est réjoui pour sa part le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui aime à fustiger les "forces pro-migration" de Bruxelles. "Mais nous sommes capables de protéger notre propre frontière", s'est-il flatté.
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