Ce dernier, qui s'était rendu dans la capitale nord-coréenne pour tenter de sortir de l'impasse les négociations sur la dénucléarisation du Nord, a indiqué que la visite de M. Kim pourrait intervenir cette année, à moins de "circonstances particulières".
Le président sud-coréen a ajouté devant les caméras que la Corée du Nord avait accepté de "fermer de façon permanente" son site de tests de moteurs de missile de Sohae et le pas de tirs de Tongchang-ri "en présence d'experts des nations concernées".
La Corée du Nord, sous le coup de multiples sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU en raison de ses programmes nucléaire et balistique interdits, a effectué de nombreux lancements de missiles depuis ce site.
Mais elle en a aussi tiré d'autres endroits, et notamment de l'aéroport international de Pyongyang, ce qui relativise la portée de l'engagement pris par M. Kim.
M. Moon a aussi affirmé que la Corée du Nord pourrait fermer son complexe nucléaire de Yongbyon, si Washington prenait "des mesures correspondantes", une condition, là aussi, très vague.
"Construit pour être sacrifié"
Jeffrey Lewis, spécialiste du contrôle des armements, a déclaré sur Twitter que l'opinion généralement admise était que cette usine d'enrichissement d'uranium "avait été construite avec la claire intention d'être sacrifiée". Il ajoute supposer que le Nord a "au moins un autre" site de production.
M. Moon avait entamé mardi cette visite de trois jours dans la capitale nord-coréenne pour son troisième sommet depuis le début de l'année avec Kim Jong Un, avec l'espoir de donner un nouvel élan aux négociations sur la dénucléarisation entre Pyongyang et Washington, actuellement dans l'impasse.
Après une première rencontre très symbolique entre MM. Moon et Kim en avril dans la partie sud de la Zone démilitarisée (DMZ) divisant la péninsule, après une rencontre historique en juin entre le dirigeant nord-coréen et le président américain Donald Trump à Singapour, la pression est désormais très forte pour que la diplomatie génère des progrès concrets.
A Singapour, Kim Jong Un avait réitéré un engagement nord-coréen vague en faveur de la dénucléarisaton de la péninsule, mais aucun détail n'avait été décidé. Et Washington et Pyongyang divergent sur le sens de cet engagement.
Washington exige "une dénucléarisation définitive et entièrement vérifiée" tandis que Pyongyang veut une déclaration officielle des Etats-Unis pour marquer la fin de la guerre de Corée, qui s'est achevée en 1953 sur un simple armistice.
Le Nord a dénoncé les méthodes de "gangster" des Américains, accusés de vouloir obtenir son désarmement unilatéral sans faire de concession à chaque étape et sans alléger la pression ni les sanctions.
Gens "ordinaires"
Une visite de M. Kim à Séoul serait la première dans la capitale sud-coréenne d'un leader nord-coréen depuis la fin de la Guerre de Corée.
Séoul et Pyongyang ont tous les deux à coeur de réactiver les projets de coopération conjoints, M. Kim pour faire profiter son pays de la puissance économique du Sud, M. Moon pour éloigner de la péninsule le spectre d'un dévastateur conflit intercoréen.
Le Rodong Sinmun, organe du parti au pouvoir à Pyongyang, a largement couvert le début du sommet, avec mercredi pas moins de 35 photos sur quatre de ses six pages.
En "une", il a repris l'image de l'accolade entre les deux leaders à l'aéroport de Pyongyang, puis des clichés de l'impressionnante ovation soigneusement chorégraphiée qui a accompagné la parade des deux hommes dans les rues de la capitale, et d'autres photos du toast lors du banquet.
Pyongyang souhaite offrir à l'occasion de cette visite une image de modernité, ce que reflètent plusieurs événements du programme officiel.
Mercredi soir, M. Moon et sa délégation dîneront dans un restaurant de poisson récemment ouvert sur les berges du Taedonggang, le fleuve traversant la capitale.
Il se trouve en face de la colline Mansu, où des statues géantes du père fondateur de la Corée du Nord Kim Il Sung et de son fils et successeur, Kim Jong Il, dominent Pyongyang.
Ce choix répond au désir émis par le président nord-coréen de dîner dans un restaurant local avec des gens "ordinaires". Mais un magasin attenant au restaurant vend des pots de 50 grammes de caviar pour 50 dollars, un luxe impossible pour la population nord-coréenne.
Plus tard, M. Moon assistera à un "spectacle de masse", ces shows de propagande dont Pyongyang a le secret .
Celui de mercredi impliquera des dizaines de milliers de figurants, avec en arrière-plan pas moins de 17.490 enfants tournant ensemble des pages de livres colorées pour offrir une impressionnante toile de fond en perpétuel évolution, dans les tribunes du Stade du Premier-Mai.
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Une délégation sud-coréenne au Nord pour la première fois en près de deux ans
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