"C'était une camarade de déportation de maman, cet épisode de leur vie si difficile avait fait d'elles des amies indéfectibles", a indiqué Me Veil, dont la mère, décédée en 2017, est récemment entrée au Panthéon.
"Marceline était quelqu'un qui avait une vitalité exceptionnelle. On avait gardé, les uns et les autres, des relations quasiment filiales. Mon frère et moi étions très proches d'elle, sa présence était importante pour nous", a poursuivi, ému, l'avocat, confirmant une information de France Inter et du Monde.
"Marceline Loridan-Ivens, une leçon de vie, à méditer et perpétuer", a réagi sur Twitter le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
Marceline Loridan, cinéaste mais aussi productrice et écrivaine, a passé sa vie à dénoncer l'injustice et la violence, meurtrie à jamais par sa déportation, à l'âge de 15 ans, à Auschwitz-Birkenau.
Engagée dans la Résistance, sa famille fuit d'abord vers Vichy puis achète une maison à Bollène dans le Vaucluse. C'est là qu'elle sera arrêtée avec son père par la Gestapo en février 1944. Ils seront transférés à Drancy et déportés à Auschwitz-Birkenau le 13 avril 44. Elle va y faire la connaissance de Simone Veil.
Marceline fait partie des déportés qui seront évacués par les Nazis, à l'approche de l'Armée Rouge, vers le camp de Bergen-Belsen puis à Theresienstadt, près de Prague.
C'est là, le 10 mai 45, deux jours après la capitulation allemande, qu'elle verra le premier soldat russe, approchant du camp en moto, avec un drapeau rouge...
Après la guerre, elle fréquente la Cinémathèque, tape des manuscrits pour Roland Barthes, fait connaissance d'Edgar Morin qui l'entraîne dans le tournage d'un film tourné en 1961 avec Jean Rouch, "Chronique d'un été".
C'est par ce film qu'elle entre dans le monde du cinéma où elle se fera connaître notamment par des documentaires sur le Vietnam ou la Chine de Mao avec son second mari, le cinéaste néerlandais Joris Ivens.
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