Détenu à la prison de Fresnes pour un délit précédent, le prévenu est amené à changer souvent de cellule et c'est à l'occasion d'un de ces transferts que, le jeudi 5 janvier 2017, un surveillant découvre deux téléphones portables dans la cellule du prévenu.
Il entame une fouille intégrale des lieux, ce qui énerve Yacine Bouhil, 27 ans, qui nie être le propriétaire de ces portables et refuse la fouille. Face à cette attitude, le surveillant appelle son supérieur direct qui le dirige vers le quartier disciplinaire. Invoquant une injustice, le prévenu ne se calme pas et profère des menaces de mort à l'encontre du personnel de l'administration pénitentiaire qui l'encadre. Il aggrave ainsi son cas et est présenté à une commission disciplinaire. "Je n'ai jamais menacé personne", réitère-t-il à la barre, bien qu'un témoin, présent lors des faits, confirme avoir entendu les menaces.
Parole contre parole
Depuis ces faits, il ne cesse de crier son innocence quant aux mots proférés et à la possession de portables. Ceux-ci sont d'ailleurs vérifiés et on trouve le contact d'un proche du prévenu qui a été appelé. Mais la ligne de défense du prévenu consiste à se dire victime d'un fonctionnaire assermenté qui cherche ainsi à alimenter sa demande de mutation. C'est ce que la partie civile soutient en constatant la mutation effective du surveillant, "qui se serait bien passé d'être menacé de mort". Lors de l'audience, le procureur de la République affirme que "le prévenu se contredit en permanence", alors que sa défense souligne qu'il n'a jamais voulu "se soustraire aux règles du milieu carcéral". À l'issue de ses délibérations à l'audience de ce jour lundi 10 septembre 2018, le Tribunal le reconnaît coupable des faits reprochés et le condamne à une peine ferme de six mois de détention.
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