Une balade. Ou presque. Depuis vendredi et les victoires de Benoit Paire et Lucas Pouille en simples, la peau de l'Espagne, qui jouait cette demi-finale sans Rafaël Nadal, ne valait pas bien cher. Et elle n'a effectivement pas coûté grand-chose.
La paire historique du double français Nicolas Mahut et le retraité Julien Benneteau, qui a peut-être joué son dernier match, n'ont pas laissé beaucoup de place au suspens dans une journée aussi idéale que la veille. Un premier set bouclé en 18 minutes sur le score sans appel de 6 jeux à 0! Le ton a été rapidement donné. Et les Espagnols, sonnés, et sans grand espoir, n'ont jamais vraiment su comment se relever. Si le deuxième set a été un peu serré (6-4), et le troisième encore plus (7-6), jamais les Espagnols n'ont été au niveau de la furia qui animait la paire française.
La messe était quasiment dite depuis la veille de toute façon. Et rien qu'à voir l'implication du duo français dès la descente vers le court, et l'attitude quelque peu résignée des Espagnols dès le début de match, cela s'annonçait compliqué pour les Ibériques.
Pied de nez
Les Bleus vont donc avoir l'occasion, a priori contre les Croates (qui mènent 2-0 contre les Etats-Unis) et donc a priori en France, de rentrer dans un club assez fermé des pays ayant remporté le saladier d'argent deux fois d'affilée (Suède, Etats-Unis, Espagne, République tchèque, Allemagne). Un must pour une équipe dont le meilleur joueur se trouve aux portes du top 20, (Lucas Pouille, 19), avec une ribambelle de blessés (Tsonga, Monfils), et qui n'a jamais pu aligner ses meilleurs joueurs lors de cette campagne 2018.
Mais peu importe. Comme un pied de nez à la réforme de la Coupe Davis votée par l'ITF cet été, ses plus farouches opposants vont se retrouver en position de sceller leur histoire d'amour avec cette compétition.
Une compétition qui n'aura plus rien à voir avec cette formule. Tous les joueurs français se sont exprimés contre ce nouveau format qui met fin aux rencontres à domicile sur trois jours. Et on peut les comprendre vu l'ambiance qui a régné à Villeneuve d'Ascq.
Les supporteurs bleus, qui portaient samedi un tee-shirt noir en signe de deuil, ont d'ailleurs envoyé un message très clair aux instances internationales, relayés par leurs homologues espagnols en déployant une banderole "Change it back" (Rechangez-la). Un appel qui restera évidemment sans réponse.
Noah n'a jamais perdu de finale
Pour Yannick Noah, la belle histoire avec cette compétition va donc se poursuivre encore un peu. Pour sa toute dernière année, il atteint sa 4e finale en tant que capitaine. Il n'en n'a pour l'instant jamais perdu une.
Si la chance a beaucoup à voir dans ce parcours quasiment parfait depuis deux ans, la France ayant joué la plupart de ses adversaires les plus dangereux sans leur N.1 (Murray, Djokovic, Nishikori, Raonic, Berdych, Nadal), il reste indéniable que le seul vainqueur français d'un Grand Chelem (1983, Roland Garros) a du nez. Son coup de poker avec Benoît Paire, qui n'avait jamais joué en Coupe Davis et qu'il a choisi de lancer dans le grand bain d'entrée, a parfaitement réussi. Son choix de faire jouer Lucas Pouille pourtant pas dans une grande forme ces derniers mois, aussi.
En alignant la paire Mahut-Benneteau, celle-là même qu'il avait privée de finale la saison dernière face à la Belgique, il n'a pas pris de grand risque, et s'est peut-être même fait pardonner par les deux joueurs.
Avec cette quatrième finale de Coupe Davis, il a l'occasion de rejoindre au palmarès l'Australien Neal Fraser et le Croate Niki Pilic (4 victoires). Les Bleus, eux, de glaner le dernier saladier à la saveur d'antan...
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