"En France trop souvent tout se passe comme si le vélo était un sport beaucoup plus qu'un moyen de transport", a déploré le Premier ministre Edouard Philippe depuis les jardins de la Préfecture du Maine-et-Loire.
Arrivé à bicyclette aux côtés du ministre de la Transition écologique François de Rugy et de la ministre des Transports Elisabeth Borne, Edouard Philippe a détaillé les principales mesures de ce plan "qui doit permettre de tripler la part du vélo dans nos déplacements quotidien (...) à l'horizon 2024".
Non polluante, silencieuse, outil efficace contre la sédentarité, la petite reine a de nombreux avantages en termes de santé et d'environnement, mais des obstacles empêchent encore son développement.
"Il faut enlever les bâtons qui sont aujourd'hui encore dans (ses) roues", a souligné le Premier ministre qui a annoncé la création d'un fonds de 350 millions d'euros sur sept ans destiné à développer le réseau cyclable.
Chaque année 50 millions d'euros seront débloqués par l'Etat pour cofinancer avec les collectivités locales, des infrastructures qui assurent la continuité des pistes cyclables.
Il s'agira par exemple de ponts ou de tunnels au niveau d'échangeurs autoroutiers, de rocades ou de voies ferroviaires.
"C'est la première fois que l'Etat se mobilise autant pour financer des infrastructures pour le vélo", a déclaré le Premier ministre.
Une décision saluée par Françoise Coste, de l'association Place au vélo. "Dans les gouvernements antérieurs on avait des plans vélo avec des objectifs mais sans moyens derrière, donc c'est une bonne impulsion de l'Etat", estime-t-elle. "Le montant accordé au fonds nous semble toutefois un peu court", tempère-t-elle.
Même constat du côté de l'association de défense de l'environnement WWF France: "ce plan pose les bases d'un appui de l'Etat au vélo, mais les moyens accordés restent trop faibles", estime Pierre Cannet, responsable climat énergie de l'association. "C'est une rustine sur un pneu crevé".
Les associations réclamaient 200 millions d'euros par an pour l'ensemble du plan.
De son côté, le président de l'Agence de financement des infrastructures de France (AFITF), Christophe Béchu - également maire d'Angers - a salué un plan "qui s'inscrit dans la durée et dont la dimension est sans précédent".
Vélo à l'école
Autre mesure, la mise en place d'une indemnité vélo prise en charge par l'employeur, sur le modèle de l'indemnité transports en commun.
Plafonné à 400 euros, ce forfait se substituera à l'indemnité kilométrique vélo déjà en place "trop complexe et qui est plafonnée à 200 euros par an", a déclaré à l'AFP Edouard Philippe.
Il restera facultatif dans le privé, mais l'Etat le mettra en place à partir de 2020 à hauteur de 200 euros par an pour tous ses agents. "Je préfère que nous donnions l'exemple plutôt que nous obligions", a-t-il ajouté.
Le plan prévoit également la systématisation en ville des sas vélos, c'est-à-dire un espace réservé aux bicyclettes entre les feux tricolores et une ligne où doivent s'arrêter les voitures.
Le double sens cyclable, déjà obligatoire dans les zones à 30 km/h, sera étendu à toutes les rues à 50 km/h en agglomération à partir de 2019, sauf en cas de danger avéré.
Par ailleurs, le chef du gouvernement a annoncé l'immatriculation de chaque vélo, neuf ou d'occasion.
La ministre des Transports Elisabeth Borne a également annoncé la création "de garages sécurisés et notamment dans les gares".
Pour inculquer la culture vélo aux enfants, chaque élève entrant en 6e devra savoir rouler à vélo en autonomie d'ici 2022. Des programmes seront prévus en primaire autour de sa pratique et du code de la route.
Aucun coup de pouce supplémentaire en revanche pour le vélo électrique. Depuis fin 2017, l'aide à l'achat est limitée aux habitants de collectivités fournissant déjà des subventions.
Avec ce nouveau plan, le gouvernement espère porter à 9% d'ici 2024 la part des déplacements faits à vélo, pour dépasser la moyenne européenne de 7%.
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