Les sculptures et les hiéroglyphes de l'autel retracent, "je dirais, la version maya de Game of Thrones", a expliqué Tomas Barrientos, co-directeur du programme de fouilles menées dans la jungle à La Corona, dans le département de Peten, près de la frontière avec le Belize et le Mexique.
Présenté cette semaine à la presse, le bloc de pierre calcaire sculptée, mesurant 1,46 sur 1,20 mètre et pesant près d'une tonne, a été découvert dans un temple et comporte une inscription qui permet de le dater de 544 après JC.
Une sculpture montre le roi Chak Took Ich'aak, assis et brandissant un sceptre d'où émergent deux divinités de la cité. Ce seigneur de Kaanul, a régné pendant vingt ans à la tête du Royaume du Serpent à la période où sa dynastie a réussi à supplanter ses ennemis jurés du royaume de Tikal, jusqu'à les terrasser en 562 après JC.
Estocade finale
Pour y parvenir, le Royaume du Serpent a dû tisser de complexes alliances avec les petites villes autour de Tikal avant de pouvoir porter l'estocade finale, a expliqué l'archéologue.
Le mariage d'une princesse du Royaume du Serpent avec le roi de La Corona a été une pièce maîtresse de cette stratégie, selon Tomas Barrientos, qui fait le parallèle avec la saga fantastico-médiévale Game of Thrones, l'une des séries télé les plus populaires de tous les temps.
Adaptation des romans fantastiques de George R.R. Martin, la série raconte la lutte de plusieurs familles pour conquérir le "trône de fer". L'une des séries les plus sombres et les plus controversées jamais réalisées, elle a été critiquée dès ses débuts en 2011 pour son extrême violence. Le dénouement de la série est attendu en 2019.
En Amérique centrale, le Royaume du Serpent a ainsi pu s'étendre depuis sa capitale Dzibanche, au nord du Guatemala actuel, sur les "terres basses" du sud-est de la Mésoamérique. Au terme de près de deux siècles de domination sur le nord du Guatemala actuel et ce qui est aujourd'hui le Belize et l'Etat mexicain de Campeche, le Royaume du Serpent sera finalement vaincu par ses ennemis de toujours: les seigneurs de Tikal.
La découverte, de l'autel permet aux archéologues de "combler des vides" et de reconstituer "le puzzle" des relations politiques dans le monde maya.
Cette "oeuvre d'art de très grande qualité nous montre que ces gouvernants étaient en train d'entrer dans une ère de très grand pouvoir et qu'ils étaient en train de nouer des alliances pour, dans ce cas précis, supplanter (le royaume de) Tikal", selon l'archéologue.
Stratégie politique
"C'est peut-être à La Corona qu'a commencé le mouvement politique le plus important de l'histoire maya", s'enthousiasme-t-il en évoquant "la manière dont s'est montée ici une stratégie politique" pour dominer un territoire.
La zone de Peten, où a été découvert le bloc de pierre sculptée, extrêmement riche en vestiges archéologiques, est la cible des convoitises des pilleurs. Les incursions de trafiquants de drogue et le défrichage sauvage de la jungle par des éleveurs provoquent également des incendies de forêts qui menacent les sites précolombiens.
"Où que vous creusiez, vous trouvez (quelque chose). C'est une zone éminemment archéologique", explique la vice-ministre guatémaltèque de la Culture Gladys Palala en indiquant à l'AFP que les autorités cherchent le moyen de protéger tous ces vestiges.
La culture maya a connu son âge d'or entre 250 et 900 ans après JC, date à laquelle elle est entrée en décadence avant de s'éteindre vers 1.200 après JC.
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