Depuis deux ans qu'il a pris les rênes de ce grand nom du prêt-à-porter américain, le designer belge emmène Calvin Klein à la découverte des Etats-Unis, un voyage qui l'a mené cette fois jusqu'en bord de mer.
"A la plage, il y a cette incroyable idée de beauté, mais aussi une tension", a-t-il expliqué dans les notes de collection. "Entre la terre et l'océan, l'impression de deux mondes qui se rencontrent, qui entrent en collision peut-être."
"+Les Dents de la mer+ sont un exemple parfait de ces notions", a-t-il poursuivi, au sujet du célèbre long métrage réalisé par Steven Spielberg.
En ouverture, une scène du film, associée à la fameuse bande-son de John Williams, donnait le ton, une référence appuyée par l'image de l'affiche que portaient, sur des t-shirts, plusieurs mannequins.
Muni de cette Pierre de Rosette, les repères devenaient évidents, du bonnet rouge à la marinière en passant par l'utilisation répétitive d'une matière noire type néoprène, portée en combinaison, dont le haut était souvent retourné et baissé sur la taille.
Après une collection automne 2018 échevelée, fusion de multiples références, Raf Simons a cette fois présenté un ensemble aux lignes directrices plus lisibles.
Outre "Jaws", le créateur qui a pris la direction artistique de la marque fin 2016 a proposé, sous la marque Calvin Klein 205W39NYC, une succession de robes et jupes à imprimés.
Les hommes eux, portaient souvent, outre les combinaisons style plongée, de grandes vestes assez amples et des colliers à franges.
Beaucoup de modèles, notamment la mannequin du moment Kaia Gerber, arboraient le mortier, chapeau des diplômés lors des cérémonies des universités américaines, référence à un autre film, "Le Lauréat", autre inspiration de Raf Simons cette saison.
"Comme le film, cette collection explore les tabous et les tentations, les changements culturels et sociétaux", a détaillé le créateur dans ses notes, ajoutant que "le thème général était l'amour".
Coach se fait plus sombre
Plus tôt, une autre maison américaine, Coach, à l'image ordinairement beaucoup plus sage, avait surpris avec une collection printemps/été 2019 asez sombre, cocktail d'ambiance désert, science-fiction et pop-metal.
Dans un décor de science-fiction, lunaire ou style "Blade Runner", et sur une musique pop-metal du groupe L7, les mannequins ont défilé en robes et jupes longues, chemisiers imprimés à volants, aux tons souvent sombres.
Blousons de cuir et bottes à franges pour le look Western, coeur de métier d'une marque qui a débuté dans la maroquinerie, étaient mêlés à des T-shirts et sweat-shirts aux motifs naïfs de Walt Disney mais, là encore, assombris ou placés à l'envers, loin de l'univers enfantin auxquels on les associe.
Le créateur Stuart Vevers explique s'être inspiré d'un voyage à Santa Fe, terre de déserts du Nouveau-Mexique, et de l'artiste Georgia O'Keeffe ainsi que de sorties en boites de nuit pour mettre au point cette nouvelle collection, teintée d'une collaboration avec les studios Disney.
"C'est l'idée de la récupération, du sauvetage des pièces de la culture pop américaine", a expliqué après le défilé le designer, arrivé chez Coach en 2013 alors que la marque engageait une restructuration destinée à la repositionner sur le haut de gamme.
L'inspiration est aussi venue, selon le styliste, de l'ambassadrice de la marque Selena Gomez, qui aime les robes longues, selon Stuart Vevers, et a poussé la marque vers "des tenues plus habillées".
L'actrice et chanteuse de 26 ans était présente au défilé mais en observatrice, pas sur le podium.
Mardi toujours, la petite maison Vaquera s'est elle aussi amusée avec l'imagerie traditionnelle des Etats-Unis, par le biais d'un voyage déjanté dans l'univers des lycées américains.
Des mannequins hommes en jupe ou en rose, avec talons, un bustier recouvert de sifflets brodés avec une photo de joueurs de football américain, des tenues de pompom girls détournées, les trois créateurs de Vaquera ont laissé libre cours à leur fantaisie.
"L'humour est très important dans nos collections", a expliqué l'un d'eux, Patric DiCaprio, à des journalistes, après le défilé. "Nous ne ferions pas ça sinon. (…) Nous voulons présenter des choses qui créent la confusion, effrayantes, excitantes", a-t-il poursuivi.
"Les pièces qui se portent se vendent parce que celles qui sont immettables existent", a fait valoir Claire Sully, deuxième membre du trio qui fait partie des jeunes créateurs très suivis à New York.
Dans cet ensemble de tenues parfois extrêmes, la palme revient sans conteste à l'ensemble qui a clos le défilé, une toge et un mortier bleu roi XXL, inspirée, comme chez Calvin Klein, de ce que portent les étudiants américains lors de la cérémonie de remise des diplômes.
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