C'est un patch d'à peine dix grammes, qui, collé à la peau, mesure les mouvements et l'inclinaison du corps d'une personne. Son nom : l'e-tact. Un objet connecté développé par la start-up Body Cap, à Hérouville-Saint-Clair (Calvados), destiné aux personnes âgées victimes de troubles neurodégénératifs. Actuellement en test auprès de résidents de deux Ehpad de l'agglomération caennaise, il permet de détecter d'éventuelles chutes nocturnes, quand les infirmières ne sont pas à leur chevet. Ou encore de mesurer au quotidien si une personne âgée a été assez en mouvement dans sa journée.
Sébastien Moussay, président de Body Cap, présente son nouveau patch connecté : l'e-tract. - Simon Abraham
Une sorte de prévention à l'inactivité. Le modèle est en cours de commercialisation. Il a fait les grandes lignes des journaux spécialisés dans la santé, quand Thomas Pesquet l'a emmené avec lui sur l'ISS en 2016. Fixé au bras de l'astronaute, l'e-tact a enregistré sa température, sa pression artérielle et l'ensemble de ses mouvements pendant ses six mois dans l'espace.
Caen veut être à la pointe de la silver économie
Selon l'Insee, 20 % de la population caennaise a plus de 60 ans. Un pourcentage qui augmentera dans les prochaines années, tout comme le nombre de personnes dépendantes. Caen compte bien faire de sa population vieillissante un atout pour ses entreprises, comme Body Cap. En partenariat avec la start-up calvadosienne Urban Senior, la Ville lance, lundi 17 septembre 2018, une application de recherche et proposition de services à destination des séniors. Entre les services à la personne, la domotique ou la e-santé, c'est tout un marché, la silver économie, qui se développe à Caen.
À Fontenay-le-Pesnel, entre Caen et Bayeux, certaines consultations médicales pour les résidents de l'Ehpad de la commune se font depuis le mois de juin par télémédecine. Une innovation lancée suite à un appel à projets de l'antenne caennaise de l'Agence régionale de santé. Un écran avec webcam est installé dans une salle dédiée. Stéthoscope ou électrocardiogramme y sont connectés. "Nous pouvons réaliser des consultations à distance, explique Michèle Pierret, infirmière à l'EHPAD des Deux fontaines. Nous sommes en relation avec des médecins spécialistes qui travaillent en cliniques à Caen ou Rouen (Seine-Maritime). Ils peuvent établir un diagnostic à distance, en direct".
Michèle Pierret, infirmière, prépare le dossier d'un résident, qui va suivre une consultation avec un dermatologue via la télémédecine. - Simon Abraham
Des séances de dermatologie ou encore de cardiologie ont déjà été réalisées par télémédecine, "avec, en amont, l'accord du médecin traitant du résident", précise l'infirmière. Une technologie qui évite les déplacements en cabinets ou hôpitaux. Un vrai gain de temps, "qui permet de lutter contre la désertification des médecins en milieu rural", analyse le Docteur Jégou. Cet anesthésiste travaille à Rouen. Il est déjà intervenu par télémédecine dans cet EHPAD calvadosien. Il a évité près de deux heures de trajet. Si l'installation de ce dispositif est coûteuse, il sera "amené à se développer dans le futur dans les Ehpad caennais", pense Michèle Pierret.
Des prothèses "made in Caen" exportées aux quatre coins du monde
D'autres entreprises sont-elles déjà bien implantées dans le paysage de l'économie caennaise dédiée aux seniors. Il y a des petits artisans, comme Laurent Barbier, basé à Évrecy. Il vend et installe des monte escaliers. Son entreprise Normandie Confort en livre une trentaine par an. Sa clientèle : "les plus de 75 ans qui cherchent des services auprès de l'artisan du coin", note-t-il. Et puis, il y a des mastodontes, comme Lisi Medical, à Hérouville. 350 personnes travaillent dans les 13 000 m² de cette entreprise de fabrication de prothèses de hanches et genoux, majoritairement à destination des seniors.
Lisi Medical est spécialisé dans la fabrication de prothèses de hanches et de genoux. - Simon Abraham
Une entreprise sous-traitante "made in Caen", dont les prothèses sont vendues et portées bien au-delà des frontières de la Normandie. "Nous fabriquons entre 11 et 12 % des prothèses de hanche dans le monde", détaille Sébastien Fontaine, le directeur d'usine. Ce qui représente près de 400 000 modèles vendus à l'année. Un marché, lui aussi, en pleine expansion.
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