La "Diada" est utilisée depuis 2012 par les séparatistes pour réclamer l'indépendance de la Catalogne.
Selon la puissante association indépendantiste ANC, au moins 460.000 personnes sont inscrites pour cette manifestation qui commémore la prise de Barcelone le 11 septembre 1714 par les troupes du roi Felipe V qui supprima l'autonomie de la région.
Ces chiffres sont en retrait sur le million de participants de la marche de l'année dernière qui, avaient promis les leaders séparatistes devait être la dernière avant l'avènement de la "république catalane".
Mais ils chercheront mardi à prouver que leur mouvement reste puissant près d'un an après le référendum illégal d'autodétermination du 1er octobre et la vaine déclaration d'indépendance du 27.
"Les indépendantistes vont descendre dans la rue et démontrer qu'ils sont la force politique organisée la plus importante" de Catalogne mais "il n'y a pas de message clair" comme l'an dernier, estime Oriol Bartomeus, politologue à l'Université autonome de Barcelone.
Le président indépendantiste catalan Quim Torra a annoncé que la "Diada" allait marquer le début d'une "mobilisation massive" en faveur de l'indépendance, d'autres manifestations étant prévues pour l'anniversaire du référendum du 1er octobre qui avait été marqué par des violences policières.
Madrid propose plus d'autonomie
Torra exige du gouvernement central l'organisation d'un référendum d'autodétermination et assure que si Madrid continue à refuser il ne renoncera à "aucune voie" pour mener la Catalogne à l'indépendance.
"Notre gouvernement s'est engagé à rendre la République effective (...) Le peuple (catalan) est un peuple qui se sent libre et veut être libre. Et qui a décidé d'être maître de son destin", a-t-il déclaré lundi à la veille de la "Diada".
Mais tout acte unilatéral entraînerait de nouveau la mise sous tutelle de la région par Madrid comme en octobre dernier.
Le gouvernement central était alors dirigé par le conservateur Mariano Rajoy qui avait convoqué de nouvelles élections régionales, de nouveau remportées par les indépendantistes mais sans majorité absolue (47,5%).
Son successeur, le socialiste Pedro Sanchez, au pouvoir depuis le 1er juin notamment grâce aux voix des indépendantistes catalans, a lui repris le dialogue avec les séparatistes et proposé la tenue d'un référendum sur plus d'autonomie pour la région.
Une offre rejetée par Torra qui veut respecter "le mandat" du référendum illégal du 1er octobre.
Démonstration d'unité ?
Lors de cette "Diada", les indépendantistes vont également tenter de montrer un front uni sur fond de divisions accrues entre les plus modérés qui veulent abandonner la voie unilatérale et les plus radicaux.
"Si un indépendantiste est assez ingénu ou stupide pour croire qu'il peut imposer l'indépendance à 50% des catalans qui ne le sont pas (indépendantistes), il est évident qu'il se trompe", a souligné la semaine dernière Joan Tardá, député du parti Esquerra Republicana (ERC), plus pragmatique que le parti de Torra et de l'ancien président Carles Puigdemont, son allié au sein du gouvernement régional.
Les dirigeants indépendantistes incarcérés ou qui se sont exilés comme Puigdemont ont dans ce contexte appelé dans une lettre commune à manifester massivement "unis dans la pluralité" mardi et "sans tomber dans les provocations stériles de ceux qui veulent nous voir divisés".
Treize leaders séparatistes sont accusés de rébellion, ce qui pourrait leur valoir jusqu'à 25 ans de prison.
"Le message le plus important que nous devons envoyer est de réclamer la libération des prisonniers politiques", comme les qualifient les indépendantistes, a déclaré à l'AFP lundi soir Alex Budoy, infirmier de 59 ans, lors d'une "marche pour la liberté" précédant la Diada.
Selon un dernier sondage publié en juillet par un institut dépendant du gouvernement régional, les Catalans sont toujours nettement divisés sur l'indépendance, 46,7% y étant favorables et 44,9% opposés.
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