Le Serbe de 31 ans s'est imposé en trois sets (6-3, 7-6 (7/4), 6-3) en 3h18, après avoir mieux négocié que l'Argentin le finish d'une deuxième manche interminable de 95 minutes - plus longue qu'un match de foot !
Le revirement est saisissant. Début juin, "Djoko" quitte Roland-Garros au trente-sixième dessous, mis K.O. par la désillusion majuscule de son quart de finale perdu face à la surprise italienne Marco Cecchinato. A ce moment-là, il court après l'envie et la forme depuis deux ans et son sacre tant convoité sur la terre battue parisienne. Son retour sur le circuit, après six mois de coupure fin 2017, suivis d'une opération du coude en début d'année, est poussif. Pour la première fois depuis douze ans (octobre 2006), il est éjecté du top 20.
Mi-juillet pourtant, il reconquiert Wimbledon. Et à peine deux mois plus tard, le phénix Djokovic règne désormais sur New York.
Comme Sampras
Resté bloqué deux ans, son compteur de titres en Grand Chelem, s'emballe à nouveau. Le voilà grimpé à quatorze, aussi bien que l'Américain Pete Sampras, et à six longueurs des vingt couronnes record de Roger Federer.
Pendant la quinzaine new-yorkaise, Djokovic avait expliqué avoir "eu besoin de trois, quatre mois" pour "retrouver confiance et aisance sur le court, et régularité en match". Le puzzle est désormais parfaitement assemblé.
Et si Wimbledon avait été un "soulagement" pour le Serbe, l'US Open - son troisième après 2011 et 2015 - a des airs d'apothéose. Lundi, le protégé de Marian Vajda se réinstallera sur le podium mondial, au troisième rang. Il en délogera précisément sa victime du jour, qui n'a pas réussi à couronner de succès une renaissance qui part d'encore plus loin.
A Flushing Meadows, Del Potro vivait, à 29 ans, la deuxième finale en Grand Chelem de sa carrière, neuf ans après y avoir renversé Federer, à vingt ans à peine. Entre-temps, ses poignets l'ont longtemps martyrisé : le droit d'abord, en 2010, le gauche surtout, opéré trois fois en quinze mois entre 2014 et 2015.
Opérations non concluantes, douleur persistante, dépression rampante: le "gentil géant" passe au bord de dire adieu au tennis. Quand il finit par reprendre la compétition début 2016, il est relégué au-delà de la 1.000e place mondiale.
Un set de 95 minutes
Fort d'une saison au cours de laquelle il a atteint son meilleur classement et s'est offert son premier trophée en Masters 1000 à Indian Wells, "Delpo" rêvait d'une autre fin dans le théâtre de son unique sacre en Grand Chelem.
Mais la perte du deuxième set - long de 95 minutes - a coûté cher au grand Argentin (1,98).
Avant, Del Potro, après un début de match solide, avait craqué à 4-3 dans la première manche. Une soudaine série de fautes alors qu'il menait 40-0 sur son service offrait le break, puis le set, à Djokovic. Le Sud-Américain n'avait pourtant perdu jusque-là que deux points sur son service.
Dans un stade très nettement acquis à la cause de son adversaire - "Ole, ole, ole, ole, Delpo, Delpo !" sous l'impulsion du fidèle groupe d'amis d'enfance de l'Argentin, venus spécialement de Tandil, sa ville natale - le Serbe ne se laissait plus déborder, jusqu'à mener 3-1 dans le deuxième set.
De nouveau plus percutant, Del Potro, à la faveur de ses premières occasions de break obtenus après 1h20, recollait et obtenait même trois balles de 5-3. Mais Djokovic, bien qu'irrité par le bruit venu de public, finissait par sauver son jeu de service après plus de vingt minutes de combat. Et le coup droit de l'Argentin le lâchait au plus mauvais moment, dans le jeu décisif.
Sorti vainqueur de cette bataille, Djokovic dominait logiquement la troisième manche, malgré un dernier sursaut de Del Potro, revenu de 3-1 à 3-3. Son nouvel envol ne fait plus aucun doute.
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