Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a préféré témoigner de son amitié avec la Chine, levant la main de l'émissaire du président Xi Jinping au moment où ils saluaient la foule après la parade.
La République populaire démocratique de Corée (RPDC), nom officiel du pays, a été proclamée le 9 septembre 1948, trois ans après la division de la péninsule par Washington et Moscou aux derniers jours de la Seconde Guerre mondiale.
Les grands événements rythment traditionnellement le calendrier politique de la Corée du Nord, qui a une prédilection pour les chiffres ronds. Ils sont souvent l'occasion d'exhiber le dernier matériel.
Mais trop montrer ses muscles aurait pu mettre en danger les efforts diplomatiques en cours, après la rencontre en juin à Singapour entre le président américain Donald Trump et Kim Kong Un, lequel tiendra son troisième sommet avec le président sud-coréen Moon Jae-in à Pyongyang mi-septembre.
Après une salve de 21 coups de canon, des dizaines d'unités d'infanterie ont défilé place Kim Il Sung, certaines équipées de lunettes de vision nocturne ou de lance-grenades RPG, sous le regard de Kim Jong Un, petit-fils du fondateur de la Corée du Nord et troisième de la dynastie régnante.
Li Zhanshu, l'un des sept membres du comité permanent du polit bureau du Parti communiste chinois, était assis à son côté à la tribune.
Ballet aérien
Des transports de troupes blindés, des lance-roquettes multiples et les chars ont suivi, survolés par des biplans formant le chiffre "70". Des chasseurs expulsant des fumées rouges, blanches et bleues -- les couleurs du drapeau nord-coréen -- sont passés au dessus de la tour du Juche, monument à la gloire de la philosophie politique de Kim Il Sung.
Puis, sont venus les missiles, point d'orgue traditionnel des défilés. Mais seuls ont été montrés le Kumsong-3, missile de croisière antinavire et le Pongae-5, un engin sol-air.
Il n'y avait aucun signe des Hwasong-14 et 15, missiles capables d'atteindre le territoire continental des Etats-Unis et qui changèrent la donne stratégiques lorsqu'ils furent testés l'année dernière.
"On dirait que les Nord-Coréens ont vraiment essayé de minimiser la nature militaire" de l'événement, a commenté Chad O'Carroll, directeur du Korea Risk Group.
"Il n'y a pas eu d'ICBM, d'IRBM (missiles de portée intermédiaire) dont la présence n'aurait pas été très heureuse dans cette ambiance qui veut que la Corée du Nord se soit engagée dans l'ultime dénucléarisation. Je pense que cela sera bien perçu".
Immédiatement après le défilé militaire, des milliers de civils ont paradé, accompagnés de chars dépeignant des thèmes économiques et des appels à la réunification de la péninsule.
En avril, M. Kim avait déclaré que le programme d'armements nucléaires de son pays avait été parachevé et fait de la "construction économique socialiste" la nouvelle priorité stratégique.
Depardieu de la partie
Des invitations avaient été envoyées aux quatre coins de la planète mais seul le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz avait répondu présent. De manière plus anecdotique, le monstre sacré du cinéma français Gérard Depardieu était également de la fête, assis en dessous de la tribune principale.
A l'issue de la parade civile, MM. Kim et Li ont salué la foule, le Nord-Coréen soulevant la main de son invité.
Pékin est le grand protecteur et partenaire commercial du Nord. Après des années de froid dues aux essais balistiques et nucléaires nord-coréens, les relations se sont nettement réchauffées cette année, permettant à M. Kim de rencontrer M. Xi trois fois en Chine.
Des spéculations sur une venue du chef d'État chinois à Pyongyang ne se sont pas matérialisées -- le dernier président à s'être rendu en Corée du Nord restant Hu Jintao en 2005.
Mais d'après M. O'Carroll, il semblerait que Pyongyang cherche à mettre en avant sa relation avec Pékin.
"Cela a des conséquences sur les négociations entre Washington et Pyongyang bien sûr car la Chine reste un acteur très important et sa présence ici avec une délégation de si haut niveau est destinée à le rappeler aux Etats-Unis", a-t-il dit.
Washington veut "une dénucléarisation définitive et entièrement vérifiée" de la Corée du Nord mais Pyongyang ne s'est engagée qu'à travailler pour une péninsule dénucléarisée, un euphémisme sujet à toutes les interprétations. Le processus patine depuis plusieurs semaines.
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