Strappé à deux reprises sous le genou droit, une fois dans le premier set, une autre dans le second, le visage grimaçant, l'Espagnol, N.1 mondial et vainqueur sortant, a renoncé une fois mené deux manches à zéro (7-6 (7/3), 6-2) après deux heures de match.
En finale, Del Potro affrontera le Serbe Novak Djokovic, ex-N.1 mondial (6e), ou le Japonais Kei Nishikori (19e), opposés dans la seconde demi-finale.
"J'ai senti une pointe à 2-2, 15-0, dans le premier set. Après, j'ai continué en espérant que ça s'améliore au fil du match. Mais ça n'a pas été le cas", a expliqué Nadal.
"Je ne pouvais pas courir, pas poser mes appuis, ni pousser au service, a-t-il énuméré. A la fin, ce n'était plus un match de tennis... Je déteste abandonner, mais au niveau physique et mental, c'était la décision la plus logique."
Tendinite
"Je ne crois pas que ce soit très grave, je pense que c'est la même blessure que d'habitude, une tendinite, mais elle m'empêche de jouer", a estimé le Majorquin de 32 ans.
Cet abandon interroge sur la participation du N.1 mondial à la demi-finale de Coupe Davis entre la France et l'Espagne, dans une semaine à Lille (14-16 septembre). "Ce n'est pas ma préoccupation pour l'instant", s'est-il borné à répondre.
Nadal n'a sans doute pas été aidé par ses trois combats à rallonge aux tours précédents à New York, en particulier le dernier, cinq sets et près de cinq heures face à l'Autrichien Dominic Thiem, N.9 mondial. Il avait montré des premiers signes de faiblesse au niveau de son articulation dès son troisième tour face au Russe Karen Khachanov (22e).
Ce n'est pas la première fois que ses genoux lui jouent des tours. Le droit l'avait régulièrement handicapé entre 2008 et 2010 (forfait au Masters en 2008, à Wimbledon en 2009, abandon en quarts de finale de l'Open d'Australie en 2010), mais c'est le gauche qui l'avait forcé à écourter sa saison en 2012, dès Wimbledon, après son élimination au deuxième tour.
Persévérance récompensée
La saison dernière, une fois assuré de finir l'année sur le trône du tennis mondial, l'Espagnol avait déclaré forfait au cours du Masters 1000 de Paris, puis n'avait joué qu'un seul match au Masters de fin d'année à Londres.
De retour en finale à Flushing Meadows neuf ans après y avoir soulevé son unique trophée en Grand Chelem, Del Potro a aussi connu son lot de blessures: N.4 mondial début 2014, le grand Argentin (1,98 m) est relégué au-delà de la 1000e place mondiale quand il revient à la compétition en février 2016, après deux années gâchées par trois opérations au poignet gauche entre mars 2014 et juin 2015.
Fort deux saisons plus tard du meilleur classement de sa carrière - N.3 mondial - après s'être offert au printemps son premier titre en Masters 1000 à Indian Wells, suivi d'une finale à Miami, "Delpo" est sur un petit nuage.
"Je n'arrive pas à croire que je vais avoir une autre chance de jouer une finale en Grand Chelem ici, dans mon tournoi préféré", s'est félicité le Sud-Américain.
"J'ai dû surmonter beaucoup, beaucoup de problèmes pour en arriver là", a-t-il rappelé.
Quand ses poignets ne le laissaient pas en paix, Del Potro, le moral en berne, avait même envisagé de dire adieu au tennis. Voilà sa persévérance récompensée.
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