"Des fouilles ont commencé cette semaine", "la terre a été creusée" chez cette proche de Michel Fourniret, déjà condamné pour sept meurtres, a déclaré à l'AFP une source proche de l'enquête.
Ces investigations ont eu lieu chez son ex-femme à Clairefontaine et n'ont rien donné, a précisé une deuxième source proche de l'enquête.
Condamné à la perpétuité en 2008, le tueur en série de 75 ans a reconnu en février avoir tué deux autres jeunes femmes disparues dans les années 90 dans l'Yonne, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domece.
Depuis la disparition d'Estelle Mouzin, 9 ans, alors qu'elle rentrait de l'école en janvier 2003 à Guermantes, la piste Fourniret a été plusieurs fois été explorée sans succès.
Début 2007, la police avait une première fois mis "l'ogre des Ardennes" hors de cause dans cette affaire.
Six ans plus tard, l'expertise de milliers de poils et cheveux prélevés dans sa voiture n'avait pas non plus permis de trouver de traces d'Estelle. L'avocat de Michel Fourniret avait alors rappelé que son client niait tout lien avec l'affaire.
En mars dernier, Corinne Hermann, l'une des avocates du père de la fillette qui se bat depuis des années pour que cette piste soit davantage explorée, avait affirmé que le tueur en série avait livré des "aveux en creux" sur son implication dans cette disparition, dans le cadre d'auditions relatives aux dossiers Joanna Parrish et Marie-Angèle Domece.
Interrogé par les enquêteurs fin 2017, Fourniret avait une nouvelle fois affirmé n'avoir "rien à voir avec l'affaire" Mouzin. Face aux policiers de la PJ de Versailles, qui l'avaient déjà entendu à trois reprises dans le passé sur ce dossier, il a toujours nié son implication à chaque fois, avait dit à l'AFP une source policière.
Piste Lelandais refermée
Les avocats d'Eric Mouzin, le père de la fillette, injoignables vendredi, ont été déboutés en mai de leur demande de décharger la PJ de Versailles de l'enquête. Me Didier Seban estimait que le dossier n'était "pas enquêté, pas instruit" et qu'"on ne se donnait pas les moyens de découvrir la vérité sur la disparition d'Estelle".
Le père d'Estelle avait annoncé en janvier dernier avoir attaqué l'Etat pour faute lourde en raison de sa "mauvaise gestion" du dossier de la disparition de sa fille : 85 tomes de procédures, 85.000 pages... "Un dossier devenu inexploitable faute de synthèse", dénonçait cet homme qui n'a jamais abandonné l'espoir de savoir ce qui est arrivé à son enfant.
"Il n'y a pas d'obligation de résultats mais il y a une obligation de moyens", estime-t-il.
Il y a quinze ans, bottes en caoutchouc aux pieds, cet expert en risques industriels avait arpenté sans relâche les environs de Guermantes, village de Seine-et-Marne où la benjamine de ses trois enfants avait disparu, le 9 janvier 2003 vers 18H30, alors qu'elle rentrait de l'école par une nuit glaciale. Il avait ensuite fait connaître à la France entière le visage d'Estelle, par des affiches placardées dans les lieux publics, les aéroports, les bureaux de Poste ou les couloirs du métro parisien.
Chaque année depuis 15 ans, les proches de la fillette défilent lors d'une marche silencieuse dans le petit village de Seine-et-Marne.
Fin 2017, l'hypothèse d'une implication de Nordahl Lelandais, soupçonné d'avoir enlevé et tué la petite Maëlys, avait été "vérifiée" et "la porte avait été refermée", avait indiqué à l'AFP une source policière.
Pour autant, "on ne fermera jamais le dossier Estelle Mouzin. On reçoit des courriers toutes les semaines" de gens qui se présentent comme des témoins, avait-elle ajouté.
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