En demi-finale jeudi, la cadette des soeurs Williams n'a pas traîné sous le toit ferme du court Arthur-Ashe, protégé de l'orage grondant au-dessus de New York : elle a surclassé la Lettonne Anastasija Sevastova (18e), nouvelle venue à ce stade de la compétition en Grand Chelem, en à peine plus d'une heure (6-3, 6-0).
En finale, elle affrontera la Japonaise Naomi Osaka (19e), tombeuse 6-2, 6-4 d'une autre Américaine, Madison Keys (14e), finaliste sortante.
"Honnêtement, c'est vraiment incroyable. Il y a un an, je me battais littéralement pour ma vie à l'hôpital après avoir eu mon bébé", a rappelé Serena, qui avait connu de sérieuses complications après son accouchement en septembre dernier.
"Tout a mal tourné", avait-elle résumé en janvier dans une interview au magazine Vogue, en s'exposant sur la couverture avec sa fille Olympia. Découverte de caillots de sang dans les poumons - alors qu'elle avait déjà fait une embolie pulmonaire en 2011 - cicatrice de césarienne rouverte à cause de fortes quintes de toux, hématome à l'abdomen : la joueuse n'avait eu d'autre choix que de rester alitée six semaines.
"Déjà gagné"
"A chaque fois que j'entre sur ce court, je suis tellement reconnaissante d'avoir l'opportunité de pratiquer encore ce sport. Peu importe ce qui se passe en finale, j'ai le sentiment que j'ai déjà gagné", a poursuivi la star américaine, des rares trémolos dans la voix.
Une victoire samedi six mois après son retour sur le circuit et Serena, 26e mondiale mais tête de série N.17, égalerait le record absolu de couronnes en Grand Chelem détenu par Margaret Court.
Elle rejoindrait par la même occasion le cercle fermé des mères redevenues championnes. Court avait réussi cette prouesse en 1973, l'année de ses 31 ans, en s'offrant même un "petit Chelem" (Open d'Australie, Roland-Garros, US Open) après avoir mis au monde son premier enfant. La Belge Kim Clijsters l'avait elle réalisée en 2009 à Flushing Meadows, à 26 ans, dix-neuf mois après la naissance de sa fille Jada.
A Wimbledon il y a moins de deux mois, l'Allemande Angelique Kerber, N.4 mondiale, l'en avait empêchée en finale (6-4, 6-4).
L'US Open n'est que le septième tournoi de l'ex-N.1 mondiale depuis qu'elle est revenue sur les courts début mars. Si elle a déjà rallié deux finales majeures, elle a aussi connu des bas : sa défaite la plus sèche de sa carrière, 6-1, 6-0, contre la Britannique Johanna Konta début août à San José, et son forfait avant les huitièmes de finale à Roland-Garros, blessée aux pectoraux, entre autres.
Déjà sextuple lauréate de l'US Open (1999, 2002, 2008, 2012, 2013 et 2014), Serena s'emparera d'un autre record si elle s'impose samedi : celui du plus grand nombre de titres à New York dans l'ère Open. Elle le partage pour l'heure avec Chris Evert.
Il s'agira de la 31e finale en Grand Chelem de sa carrière, sa neuvième à Flushing Meadows. L'Américaine, qui fêtera ses 37 ans le 26 septembre, est devenue jeudi la troisième finaliste la plus âgée de l'ère Open en tournoi majeur, derrière Martina Navratilova et sa soeur aînée Venus, qui avaient toutes deux dépassé les 37 ans.
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