Caen est classée par L'Étudiant 17e ville de France où il fait ou il fait bon étudier. Une satisfaction ?
C'est très satisfaisant et ça ne m'étonne pas. Nous avons des bons taux d'insertion dans le monde professionnel. Une offre et vie culturelle assez développée, notamment grâce à notre maison de la culture. Nous avons des projections de cinéma toutes les semaines dans l'amphi Pierre-Daure. Les services d'activités sportives aussi fonctionnent bien. Peu d'universités peuvent se satisfaire d'avoir une piscine sur son campus ! L'université de Caen et en particulier sont Campus 1 est un campus de centre-ville. La ville apporte beaucoup à l'université et vice-versa.
La plateforme d'admission dans l'enseignement supérieur Parcoursup a beaucoup fait parler cet été. Quelles filières ont été particulièrement saturées à Caen ?
Il y a trois filières, en effet, où nous n'avons pas pu répondre à tous les vœux. En Staps, humanités numériques et sciences pour la santé. En Staps, 80 bacheliers de l'académie sont restés sur la touche. Plus généralement, près de 140 bacheliers sont restés sur liste d'attente. Mais la plupart avaient un vœu ailleurs. Donc ce ne sont pas 140 lycéens qui n'ont rien, ce sont des lycéens qui, peut-être, n'ont pas obtenu leur vœu principal.
80 bacheliers de l'académie de Caen n'ont pas eu leur place en Staps à la rentrée. - Tendance Ouest
Comment définir ce bilan ?
La situation n'est pas complètement satisfaisante, puisque nous avons un nombre de places limitées dans certaines filières. Mais elle n'est pas catastrophique non plus. Aujourd'hui, tout le monde a une place dans une filière.
La médecine n'a pas été concernée par la saturation. Une filière que vous souhaitez "réformer" paraît-il ?
Nous avons pour projet de modifier l'accession de la première à la seconde année. Actuellement, le ministère fixe un chiffre tous les ans. Ils nous disent : "à Caen, il y aura 200 étudiants qui pourront passer en deuxième année de médecine en septembre". Le nombre est décidé à l'échelle nationale. Et ça laisse du monde sur le carreau, car dès la seconde année, il n'y a pas assez de places d'accueil pour des stages dans les hôpitaux pour former les médecins. Là, l'objectif est que nous puissions former le nombre de médecins qu'on veut, sans que l'État nous impose un quota. C'est l'université qui fera sa propre régulation, s'il doit y en avoir.
Les académies de Caen et Rouen vont fusionner. Comment se précise l'avenir des universités de ces deux villes ?
La fusion des académies va avoir un impact relativement limité sur les deux universités. Nous ferons ce que nous avons à faire indépendamment. Nous avons un projet d'intégration poussée des universités. Nous sommes en discussion avec l'université de Rouen pour créer une seule université normande. Il y aura, le mois prochain, des assises universitaires entre les deux entités, pour réfléchir aux enjeux, aux intérêts, aux risques d'une fusion. L'objectif partagé par l'ensemble de l'enseignement supérieur et de la recherche en Normandie est qu'il faut une intégration beaucoup plus poussée.
L'université de Caen ne formera bientôt qu'une seule entité avec celle de Rouen. C'est le souhait de Pierre Denise. - Tendance Ouest
Les avantages et objectifs d'une telle fusion ?
Un objectif au niveau de la recherche. Nous en avons déjà une bonne en Normandie, avec les moyens que nous avons. Mais notre gros point faible est que nous n'avons pas assez de chercheurs de grands organismes comme le CNRS ou l'INSERM. L'objectif, c'est de les attirer. Et pour cela, il faut mettre en place des dispositifs d'accompagnement, qu'on ne peut pas faire à l'échelle d'une seule ville. Il faut se mettre ensemble. Sur le plan de la formation, nous aurons une plus grande marge de manœuvre si nous fusionnons. Redynamiser nos masters par exemple. Nous avons des effectifs importants en licence, mais qui s'amoindrissent bien plus qu'ailleurs au niveau des masters.
L'Université de Normandie, c'est pour quand alors ?
La réflexion a déjà commencé au niveau de la direction des universités de Caen et Rouen. Mais aujourd'hui, c'est l'ensemble de la communauté universitaire qui doit y réfléchir, donner son avis. C'est la première phase. Puis, des expérimentations vont avoir lieu sur une période de dix ans maximum. L'objectif, c'est bien sûr qu'on mette beaucoup moins de dix ans à mettre en place cette université de Normandie.
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