Incompréhension, tristesse, colère… Ce sont les sentiments de François Baucher en cette rentrée scolaire 2018. Lundi 3 septembre 2018, le jour de la rentrée, il est allé conduire son enfant à l'école de Montivilliers (Seine-Maritime), avec un doute en tête : son fils aura-t-il, comme prévu, un auxiliaire de vie scolaire (AVS) pour l'aider dans son apprentissage cette année ?
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Le petit Adrian est autiste et la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) lui a accordé l'aide d'un AVS 15 heures par semaine. Cette notification a été transmise à ses parents en avril dernier mais à quelques jours de la rentrée, la famille n'avait pas de nouvelles.
Pas d'AVS, pas d'école
Et François Baucher avait raison de douter. Lundi matin, l'AVS n'était pas là. "Sur trois AVS qui devaient être présentes à l'école Victor-Hugo de Montivilliers, il n'y en avait aucune", raconte le papa. Impossible pour un enfant autiste d'assister à un cours sans cette aide précieuse. Le petit garçon est donc reparti avec son père, qui n'a alors pas pu retenir sa colère :
"On ne peut pas le laisser en classe sans son AVS, explique-t-il. Un enfant autiste a besoin d'une aide parce qu'il n'est pas toujours attentif, bouge beaucoup donc a besoin de quelqu'un pour le cadrer un peu."
Depuis lundi 3 septembre, Adrian ne va donc pas à l'école. "J'ai pris cette décision pour ne pas mettre en difficulté les professeurs. Comment vont-ils faire pour donner des cours aux autres enfants s'ils doivent courir après le mien ? C'est le principe d'un AVS."
La déception est d'autant plus grande que son enfant était prêt à aller à l'école :
Adrian ne peut pas aller à l'école car il n'a pas d'auxiliaire de vie scolaire.
Pour François Baucher, le constat est terrible : "L'école n'est plus pour tous".
Les conséquences de ce retard dès le début de l'année peuvent être graves. "Plus on s'occupera d'un enfant autiste tôt, moins il aura besoin des autres services après", souligne le papa.
Plusieurs enfants concernés
Sur Facebook, sa vidéo a été partagée de nombreuses fois et le père de famille a reçu beaucoup de témoignages, "malheureusement on n'est pas les seuls, la rentrée scolaire s'est mal faite pour tout le monde".
Et pourtant, de l'autre côté, plusieurs AVS se plaignent de ne pas avoir de poste.
"Je vais me battre"
La famille n'a pas d'indication sur le futur de leur enfant à l'école et ne compte donc pas se laisser faire. "Je vais me battre pour avoir un AVS pour mon fils", indique François Baucher, soulignant qu'il travaille sur l'hôpital du Havre et qu'il est prêt à prendre exemple sur les "perchés", ces hommes et femmes, personnel de l'hôpital psychiatrique Janet, qui s'étaient installés sur le toit des urgences pour obtenir plus de personnel et du matériel. "Le combat commence."
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