L'opération, qui "vise le démantèlement du campement de Grande-Synthe" d'après une porte-parole de la préfecture du département du Nord, a débuté vers 07H30.
Elle se déroulait dans le calme, selon une correspondante de l'AFP sur place et le sous-préfet de Dunkerque, Eric Etienne, précisant qu'elle était prévue pour durer "la matinée".
Vers 10H30, quatre premiers bus, sur les 21 programmés pour l'ensemble de la journée, ont quitté les lieux. Ces bus étaient jusque-là stationnés devant la gare de triage de Grande-Synthe, dont l'accès était bloqué à la presse.
C'est sur ce site, entre autoroute et chemin de fer, que sont concentrés les migrants. Selon la mairie, ils seraient 650 à vivre ici, pour un total de 800 sur la commune. Les associations comptabilisent entre 600 et 700 personnes, la préfecture 500, "à 95% des Kurdes irakiens".
Sur les 200 personnes déjà évacuées, 150, principalement des familles accompagnées d'agents de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), ont été dirigées vers des "centres d'orientation" de la région et 50 vers des commissariats pour "examen de situation".
Des CRS reconduisaient également vers ce camp -baptisée "Jungle" par la mairie en référence à l'ancien bidonville de Calais démantelé en octobre 2016, de taille bien supérieure cependant- des migrants se trouvant aux alentours.
"C'est l'évacuation d'un seul lieu", la gare de triage de Grande-Synthe, "en exécution d'une décision du TGI de Dunkerque du 7 juin 2018", a souligné le sous-préfet de Dunkerque.
Éviter des bidonvilles
Ceux qui souhaitent faire une demande d'asile vont être orientés vers des Centres d'accueil et d'examen des situations (CAES). Ceux qui le demandent dans le département du Nord "l'obtiennent dans 84% des cas".
Les autres, "qui ne s'inscrivent pas dans une démarche d'intégration sur le territoire national", seront "orientés vers les forces de police pour vérification des situations, notamment les majeurs isolés", a précisé le sous-préfet.
Il a en outre rappelé la politique de l'Etat d'éviter la constitution de "nouveaux points de fixation" devenant ensuite "des bidonvilles" sur le littoral de la mer du Nord.
L'opération mobilise une vingtaine d'agents de l'Ofii, environ 200 membres des forces de l'ordre ainsi qu'une vingtaine de sapeurs pompiers et du personnel de la protection civile.
Les campements de Grande-Synthe sont régulièrement évacués par les autorités, ce qui n'empêche pas ne nouveaux afflux. La dernière opération de ce type remonte à juin et concernait 336 migrants. Nombre d'entre eux vivaient précédemment dans un gymnase municipal ouvert en décembre 2017, fermé en mai. Et en septembre 2016, 500 personnes avaient aussi fait l'objet d'un transfert vers des installations dédiées.
Grande-Synthe, 22.000 habitants, a commencé à être touchée par l'arrivée de migrants à l'été 2015 dans le sillage de la création de la "Jungle" de Calais.
Début 2016, le maire écologiste Damien Carême avait ouvert, contre l'avis de l'État, un camp de petits chalets en bois qui avait été détruit par un incendie en avril 2017.
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