"On a renouvelé l'accord de 2017" concernant les bateaux de plus de quinze mètres, et "nous avons un accord de principe pour les moins de 15 mètres" en échange de compensations pour les pêcheurs britanniques encore à définir, a déclaré à la presse Gérard Romiti, président du comité national français des pêches, à l'issue de la rencontre.
Il a précisé que cet accord devait être finalisé dans 48 heures à Paris.
Des propos confirmés par les gouvernements français et britannique dans un communiqué commun envoyé par le ministère britannique de l'Environnement et des Affaires agricoles (Defra).
"Le précédent accord impliquant des bateaux britanniques de 15 mètres et plus sera renouvelé", expliquent-ils.
"En outre, il y a un accord de principe pour les vaisseaux britanniques de moins de 15 mètres qui sera inclus dans l'accord. Ce sera soumis à une compensation raisonnable, dont les détails seront définis à Paris vendredi", ont-ils ajouté.
Accord "donnant-donnant"
Pêcheurs français et britanniques se disputent une zone de pêche située dans la baie de Seine. Des altercations ont éclaté en mer la semaine dernière quand une trentaine de navires français ont essayé d'empêcher cinq navires britanniques de pêcher le précieux mollusque, moyennant jets de pierre et insultes, nouvel épisode d'une guerre au long cours.
Les pêcheurs normands n'ont le droit de pêcher la Saint-Jacques que du 1er octobre au 15 mai pour tenter de préserver la ressource et ils demandaient mercredi aux Britanniques, dont la pêche n'est pas réglementée dans le temps, de respecter le même calendrier au large des côtes françaises pour tous les navires, quelle que soit leur taille.
L'accord en vigueur jusqu'en 2017 obligeait en effet les Britanniques à respecter ce calendrier français mais ne concernait que les bateaux de plus de 15 mètres.
"Une faille exploitée", selon le président du comité régional des pêches de Normandie, Dimitri Rogoff, par les pêcheurs britanniques "en utilisant des bateaux de moins de 15 mètres" et qui avait conduit les pêcheurs français à refuser le renouvellement de l'accord en 2018.
Pour Pascal Coquet, président de la commission coquillages de pêche, l'accord de principe trouvé mercredi est "donnant-donnant". "C'est le meilleur des cas pour les deux parties (...) dans la mesure où les Britanniques étaient bien dans leur droit", a-t-il estimé après la réunion.
Selon lui, l'accord vaut pour la saison de pêche de 2018-2019 tandis que Jim Portus, représentant de l'industrie britannique de la coquille Saint-Jacques durant les négociations, a affirmé à la presse qu'il ne valait que pour 2018.
L'impact du Brexit
"Jusqu'à la signature de l'accord vendredi, nous demandons (aux petits bateaux britanniques) d'éviter la zone", a poursuivi M. Portus devant la presse, prévenant toutefois qu'il serait "rejeté" si les compensations étaient jugées insuffisantes.
"Les propriétaires de ces bateaux doivent savoir que leurs revenus seront garantis", a-t-il ajouté.
Français et Britanniques avaient affiché mercredi leur volonté de trouver une solution au conflit, et le ministre français de l'Agriculture Stéphane Travert avait prévenu la veille que la Marine française était "prête à intervenir" pour éviter de nouveaux "heurts".
Mais "les pêcheurs anglais sont plutôt des Brexiters, et il faut reconnaître que les tensions se ravivent à l'approche du calendrier de sortie du Royaume-Uni", prévu fin mars 2019, a-t-il ajouté. Le ministre français faisait référence au fait que les pêcheurs britanniques ont majoritairement voté pour le Brexit, afin, espèrent-ils, de récupérer la mainmise sur leurs eaux.
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