Spontanément, son nom était sorti comme une douzaine d'autres le jour de la mise à pied de l'Uruguayen Gustavo Poyet, annonciatrice d'un licenciement dix jours plus tard.
Mais les regards s'étaient alors surtout focalisés vers Henry, l'ancien +Gunner+ en quête d'un premier poste d'entraîneur principal après son expérience de deuxième adjoint auprès de la sélection belge. Car Bordeaux aime donner sa chance à des novices médiatiques.
Après plusieurs jours de discussions, d'accords oraux trouvés, puis de nouvelles réflexions, la surprise a été totale quand Henry a dit non.
Les explications ont été diverses pour comprendre ce refus et la polémique a enflé sur le rôle joué par le fonds d'investissements américain de GACP, ses soutiens financiers et ses intermédiaires, nébuleuse dénoncée par les supporters inquiets de la fiabilité du projet de reprise à venir.
Socle du titre de 2009
Du coup, la piste Ricardo, en sommeil, a ressurgi, tel un plan A' conservé bien au chaud par l'actionnaire actuel M6, présenté à GACP qui l'a validé, Ricardo et son entourage semblant plus américano-compatible que le meilleur buteur des Bleus.
L'ancien défenseur de la Seleçao, de Benfica et du Paris SG, qui occupait le poste de directeur sportif de Santos depuis deux mois, n'a laissé que de très bons souvenirs de son premier passage à Bordeaux de 2005 à 2007.
Pas au niveau du jeu proposé, surtout solide et défensif mais au niveau du pragmatisme: 2e et qualifié pour la Ligue des Champions en 2006 après un exercice précédent terminé péniblement à la 15e place, une victoire en Coupe de la Ligue en 2007 face au grand Lyon.
Son réseau avec les arrivées des trois Brésiliens Henrique, Fernando et Wendel, les fondations qu'il a bâties, ont été le socle du titre de champion de France obtenu en 2009 par son successeur Laurent Blanc.
Pour en faire leur nouveau manager - malgré les 278 matches qu'il a déjà dirigés à la tête d'équipes de L1 de 1996 à 2009, Ricardo ne dispose pas des diplômes requis par la Ligue de football professionnel (LFP) pour être entraîneur en France - les Girondins ont dû convaincre le président de Santos, José Carlos Peres de le libérer de son contrat qui courait jusqu'en juin prochain.
Lieutenants fidèles
Les pourparlers ont duré, le dirigeant de Santos a tenté jusqu'au bout de négocier une indemnité de départ (entre 150.000 et 300.000 euros selon les médias brésiliens) pour sauver la face et sa tête réclamée par son conseil administration. En vain.
Ricardo est attendu jeudi au Haillan, où il sera présenté à 16 heures. Pour cette nouvelle aventure - dont la durée sera seulement précisée jeudi - il sera assisté par deux fidèles lieutenants déjà présents il y a 13 ans.
Éric Bedouet, qui a assuré l'intérim depuis l'éviction de Poyet, occupera le poste d'entraîneur principal et sera chargé de donner les consignes en match. Son ancien coéquipier à Paris, Patrick Colleter, sera entraîneur adjoint, rôle qu'il a tenu auprès de lui à Bordeaux puis dans la foulée à Monaco.
Depuis son départ du Rocher en 2009, Ricardo, 53 ans, était retourné dans son pays pour poursuivre sa carrière de coach. Celle-ci a été marquée par deux accidents vasculaires cérébraux (AVC) prévisibles car héréditaires - son père est décédé de la sorte à 43 ans - l'un en 2010, l'autre plus grave fin août 2011 en plein match alors qu'il s'occupait de Vasco de Gama, attaque qui l'avait plongé dix jours dans le coma.
Après des mois de convalescence - il a encore une gêne à la main droite - il avait repris des activités à peu près normales en 2015 du côté de Botafogo, avant d'enchaîner des cycles courts à Sao Paulo puis Santos, entrecoupés d'une expérience à Al-Nasr (à Riyad, en Arabie Saoudite).
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