Les quelque 200 nouveaux étudiants réunis dans un amphithéâtre de sociologie pour leur pré-rentrée ne s'attendaient sûrement pas à pareil accueil. Le mercredi 5 septembre 2018, les responsables de leur département les ont accueillis à l'Université de Rouen (Seine-Maritime), sur le campus de Mont-Saint-Aignan, avec un discours alarmiste sur leurs conditions d'apprentissage.
Groupes élargis à plus de 350 étudiants pour les cours magistraux, cours de quatre heures d'affilée, difficultés liées à Parcoursup, absence de discussion avec la présidence… Ils n'ont omis aucune de leurs doléances. "Vous allez en subir les conséquences, directement", concluait le directeur du département, Christophe Daum, au terme de sa prise de parole. Le décor, bien sombre, était donc planté d'entrée, même si Frédéric Neyrat, professeur de sociologie et responsable pédagogique de la première année, tentait de nuancer : "Les conditions sont difficiles, mais nous allons bien vous accueillir !"
Optimisation des locaux
Cette façon de faire n'a pas franchement ravi Joël Alexandre. "J'aurais préféré qu'ils viennent me voir ou sollicitent un rendez-vous plutôt qu'ils préviennent directement la presse. Je n'ai pas besoin d'intermédiaire", regrettait le président de l'université. Interrogé sur les inquiétudes de ses enseignants, il s'est attaché à se défendre de chacune de leurs attaques.
À commencer par la réduction du nombre de groupes en amphithéâtres, responsable logique de la hausse des effectifs dans les groupes restants. "Le Conseil d'administration a décidé à quels moments nous pouvons dédoubler les cours en amphithéâtres. Les collègues sociologues sont les seuls à ne pas accepter cette décision. Que l'on m'explique aujourd'hui, d'un point de vue pédagogique, qu'en dédoublant on facilite la réussite étudiante, avec plus de locaux occupés et une charge d'enseignement supplémentaire… Laissez-moi un certain doute sur cette question ! Ces locaux appartiennent à l'université, il faut les utiliser de façon optimale."
De nouvelles actions pour la rentrée
Les emplois du temps ? Un non-sujet pour le président de l'université. "Le vote du Conseil d'administration n'a pas imposé des cours de quatre heures. Il a amené la synchronisation des plages horaires sur le campus pour les cours pour mieux répartir les salles : de 8 heures à 10 heures, de 10h15 à 12h15… Au sein de ces plages prédéfinies, chacun peut positionner ses cours comme il le veut", assure Joël Alexandre.
La présidence et les professeurs de sociologie ont donc une lecture différente des décisions du Conseil d'administration de juin dernier. Mais l'absence de dialogue entre les deux parties, pas pressées de faire le premier pas, accentue clairement l'incompréhension. Et les enseignants ne comptent pas en rester là puisqu'ils prévoient déjà "des actions pour la semaine prochaine", selon Frédéric Neyrat. Effet de surprise oblige, impossible d'en savoir plus sur le programme des festivités.
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Contrairement à ce que prétend le Président (qui se cache ici derrière un CA qu'il dirige complètement, en fait), bien des "collègues" ne sont pas d'accord avec ces/ses décisions et ces/ses méthodes arbitraires de gestion/management de ce qui est de moins en moins un établissement d'enseignement et de plus en plus une entreprise à but lucratif. Ainsi, en juin, le Conseil de Gestion d'une autre faculté,LSH, a décidé à l'unanimité de rester à des cours magistraux à 200 et des TD à 36 (imaginez un TD de langue à plus de 36, soit une minute ou moins par étudiant pour qu'il puisse s'exercer à l'oral...). Quant aux locaux pour tout le monde, une fois de plus LSH ne peut rentrer lundi prochain car les attributions de salles ne sont toujours pas faites malgré la concession orésidentielle de six superbes algécos... Après SHS cette semaine, le gâchis sera lundi en LSH.