Mme Flessel avait annoncé mardi matin son départ du gouvernement, une semaine après le départ fracassant de M. Hulot, le gouvernement perdant ainsi coup sur coup deux de ses membres les plus populaires.
L'annonce de l'Élysée, par simple communiqué, a mis fin à plusieurs jours de spéculations autour de ce troisième remaniement du quinquennat, alors que celui-ci n'était pas attendu avant les élections européennes de mai 2019.
Au plus bas dans les sondages après un été empoisonné par l'affaire Benalla, une croissance moins solide que prévu et des difficultés à mettre en œuvre les réformes prévues, M. Macron cherchait un nouveau souffle avant de s'attaquer aux difficiles chantiers de la rentrée.
Mais, à peine le remaniement annoncé, les ennuis ont continué à tomber avec la révélation que la démission de Mme Flessel était liée à sa "situation fiscale", comme l'a affirmé à l'AFP une source proche du dossier.
Selon Mediapart, le fisc a récemment saisi la Commission des infractions fiscales (CIF) après avoir découvert des manquements déclaratifs de la ministre concernant la société Flessel and co, qui exploite le droit à l'image de l'ancienne championne olympique d'escrime.
"Elle n'a fait aucune erreur. Ce n'est pas la cause de son départ", a de son côté affirmé à l'AFP l'entourage de l'ex-ministre, précisant que le litige concerne "sa société de droits à l'image dont son mari était gérant".
Pour succéder à Nicolas Hulot, le nom de François de Rugy, qui avait rompu en août 2015 avec EELV avant de soutenir Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle, s'est dégagé dans la matinée au milieu d'une demi-douzaine de favoris pour le poste.
"Cacophonie à tous les étages"
A 44 ans, M. de Rugy, désormais encarté LREM et qui se définit toujours comme écologiste, va donc passer de la présidence de l'Assemblée nationale à la tête d'un ministère clé dans l'édifice gouvernemental.
D'autres présidents de la chambre basse du Parlement avaient avant lui quitté le Perchoir pour un ministère, le dernier en date étant Laurent Fabius, en 2000.
François de Rugy est "un écologiste légitime, tout à fait macroniste et il a un avantage majeur: il peut s'appuyer sur l'Assemblée nationale, ce que Nicolas Hulot n'a pas réussi à faire", a réagi Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement, sur BFMTV.
L'eurodéputé EELV Yannick Jadot a pour sa part mis en garde son ancien camarade sur Twitter: "Souhaitons-nous à tous qu'il résiste aux lobbies des pesticides, du nucléaire, de la chasse... Notre présent et notre avenir en dépendent!"
Le patron de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a raillé le "ministre des apparences écologiques". A droite, on dénonce "la cacophonie à tous les étages". "Les ministres populaires - Hulot, Flessel - s'en vont, des ministres-clés - Darmanin, Collomb - sont démonétisés", a déclaré à l'AFP le vice-président des Républicains (LR), Damien Abad.
De source parlementaire, la nomination de François de Rugy ouvre la voie à Richard Ferrand, patron des députés LREM, pour s'installer à la présidence de l'Assemblée nationale dès mercredi 12, à l'issue d'élections pour ce poste.
L'autre rendez-vous important de la journée à l'Élysée porte sur l'avenir du prélèvement de l'impôt à la source et son entrée en vigueur au 1er janvier 2019.
Lors d'une réunion à l'Élysée avec Édouard Philippe et le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, le président Macron a "demandé des clarifications et identifié des améliorations possibles", selon l'Élysée.
Une décision sur le maintien, le report ou l'abandon de cette potentielle révolution fiscale sera annoncée "d'ici la fin de la journée", a ajouté la présidence.
Partisans et adversaires de la réforme se disputent sur les risques de bugs, son poids sur les entreprises mais aussi son impact psychologique sur les contribuables, qui verront leur salaire net diminué du fait du prélèvement.
La réforme est notamment combattue par le Medef, Les Républicains et La France Insoumise.
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