"Il ne suffit pas de pleurer, il faut que le gouvernement aide le musée à reconstruire son histoire", a déclaré à des journalistes Alexandre Keller, directeur de musée, devant les décombres fumants de l'ancien palais impérial du XIXe siècle.
"Il faut que la population soit indignée. Une partie de cette tragédie aurait pu être évitée. À présent, il faut agir", a-t-il ajouté, pointant du doigt le manque de fonds alloués à l'entretien, en raison selon lui de nombreuses coupes budgétaires.
Une centaine d'étudiants et de chercheurs liés au musée manifestaient lundi matin dans les jardins du parc de Boa Vista, dans le nord de Rio, au coeur duquel le musée est situé.
"C'est le Brésil tout entier qui part en fumée, c'est une catastrophe indescriptible pour ceux qui défendent l'histoire et la culture", a déclaré à l'AFP Valeria Rivera, technicienne de restauration, qui travaillait au musée depuis 2012.
Après avoir passé une bonne partie de la nuit à combattre les flammes, les pompiers tentaient en matinée de sauver ce qui était encore possible.
"Nous allons procéder avec beaucoup de précaution pour voir si nous arrivons à sauver quelque chose. Je ne sais pas encore si une salle a été préservée", a expliqué un porte-parole des pompiers.
Antônio Gambine Moreira, recteur de la planification et des finances de l'Université UFRJ, qui gère le musée, a indiqué que quelques pièces avaient pu être récupérées au sous-sol.
Mais le dirigeant a souligné qu'il s'agissait d'une partie insignifiante au vue de tout ce qui a été détruit. "C'est une perte incommensurable", a-t-il résumé.
Créé par le roi Jean VI et ouvert en 1818, le Musée national, qui a fêté son bicentenaire en juin, compte parmi les musées les plus anciens et les plus prestigieux du Brésil. Il est installé depuis 1892 dans un ancien palais qui a accueilli la famille impériale.
Considéré comme le plus grand musée d'histoire naturelle d'Amérique Latine, il contenait plus de 20 millions de pièces de valeur et une bibliothèque avec plus de 530.000 titres.
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