Que disent les statistiques policières? La criminalité globale en Allemagne est en réalité en recul, et même assez fortement. Mais dans le même temps, les crimes violents commis par les étrangers sont en hausse.
Les chiffres officiels
Dans un rapport publié en mai, le ministre de l'Intérieur allemand Horst Seehofer, pourtant grand pourfendeur de la décision de la chancelière d'ouvrir les portes de l'Allemagne à plus d'un million de réfugiés en 2015 et 2016, se félicitait que le nombre d'attaques physiques aux personnes ou aux biens ait atteint en 2017 son "plus bas niveau historique depuis 1992", c'est-à-dire depuis que sont compilées des statistiques pour l'Allemagne réunifiée. En 2017, la police a recensé 5.761.984 actes criminels, un recul net de 5,1% par rapport à 2016.
Lien entre crise migratoire et délinquance?
En 2014, dernière année avant le début de la "crise migratoire" marquée par l'arrivée de plus de trois millions de demandeurs d'asile au total dans l'ensemble de l'Union européenne depuis 2015, il y avait 6.082.064 actes criminels recensés en Allemagne, soit plus qu'en 2017. Selon une enquête détaillée de la police judiciaire allemande (BKA) pour le compte du quotidien Die Welt publiée au cours du week-end, les actes de délinquance et criminalité commis par les étrangers (dont une forte proportion de demandeurs d'asile) ont reculé l'an dernier de 2,7% par rapport à 2016.
Proportion des étrangers
La proportion d'étrangers parmi les personnes suspectées d'actes criminels a augmenté: le chiffre était de 28,7% en 2014, il a atteint 40,4% en 2016 avant de redescendre à près de 35% en 2017, soit plus qu'avant la crise migratoire, selon le rapport du ministère de l'Intérieur.
Les crimes les plus violents
Au-delà des statistiques globales, lors de l'examen des chiffres des crimes les plus violents, les attaques physiques aux personnes et notamment les homicides, les chiffres montrent une progression de ceux commis par des étrangers, selon l'enquête de Die Welt. Le nombre de ressortissants allemands tués par des étrangers a crû au cours des trois dernières années, à 83 l'an dernier (sur un total d'homicides de 731), contre 62 et 52 au cours des deux précédentes années. Ce sont ces actes, et notamment les homicides commis à l'arme blanche, dont se saisit régulièrement l'extrême droite pour dénoncer la politique migratoire d'Angela Merkel, comme à Chemnitz ou à Kandel, où un jeune demandeur d'asile a été condamné lundi pour le meurtre d'une adolescente de 15 ans.
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