Mais la communication de l'exécutif suscite critiques et interrogations dans les rangs de l'opposition.
"Oui nous souhaitons mettre en oeuvre le prélèvement à la source", (mais) "si c'est mis en oeuvre et qu'au final ce n'est pas dans les bonnes conditions pour les Français, ce sera un échec. Il faut que ce soit une réussite, et donc c'est ça qu'a demandé le président de la République: on se laisse 15 jours pour lever les doutes", a elle déclaré Aurore Bergé sur RMC.
"Ca se fera", a-t-elle assuré, et "sur la question de la date de janvier 2019, on se laisse 15 jours pour savoir exactement la date d'entrée en vigueur", a-t-elle précisé.
Cette date n'est plus certaine depuis qu'Emmanuel Macron a annoncé jeudi qu'il attendait "des réponses précises" avant de décider la mise en oeuvre, après des mois de préparation du pays à cette réforme majeure.
Dimanche, le Premier ministre Edouard Philippe avait déjà semé le doute en promettant de faire "le point" d'ici quelques semaines. Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin avait toutefois assuré dans la foulée que le prélèvement à la source serait bien appliqué dès la fin janvier 2019.
"Carabistouille"
"Emmanuel Macron faisait partie des ministres que j'avais rencontrés pour évoquer ce sujet. Il m'avait dit qu'il n'y voyait pas d'inconvénient", a assuré l'un des artisans de la réforme, l'ancien secrétaire d'Etat chargé du Budget et des Comptes publics Christian Eckert (PS).
Il a jugé "un peu surprenant" qu'Emmanuel Macron "découvre que la France ne serait pas capable de mettre en œuvre le prélèvement à la source", alors que "des milliers de fonctionnaires" y travaillent depuis des mois, déplorant sur franceinfo vendredi "une forme de mépris de la capacité des Françaises et des Français à comprendre les choses".
Stéphane Le Foll (PS) a lui dit ne "pas très bien comprendre ce qui se passe, après avoir vu à la fois de la publicité à la télé, une lettre envoyée à tous les contribuables". Est-ce qu'"on va remettre en cause une grande réforme parce qu'il y a un problème de communication ? (...) On ne voit pas très bien la cohérence de tout ça", a-t-il résumé sur Radio Classique, estimant que "ça sent un peu la carabistouille".
Pour le porte-parole du Rassemblement national (ex-FN), Jordan Bardella, "c'est très inquiétant, et sur ce sujet comme beaucoup d'autres, le gouvernement est loin de rassurer", a-t-il estimé sur Sud Radio.
C'est "un rétropédalage en direct" sur une réforme qui "a été mal pensée", a critiqué Emmanuelle Ménard (apparentée au RN), et ce "n'est peut-être pas non plus sans lien avec la perspective des élections européennes en mai prochain", a-t-elle remarqué sur BFMTV et RMC.
Le président des Républicains Laurent Wauquiez avait quant à lui demandé mercredi à l'exécutif de renoncer à une réforme "qui va dans le mur".
Si elle est appliquée, ce sera "une catastrophique économique pour les Français", qui "vont se transformer en banquiers de l'Etat (en) assur(ant) pendant des mois (sa) trésorerie", tandis que "les entreprises vont se transformer en collecteurs d'impôts", ce qui "va leur coûter très cher", a prédit le sénateur LR Bruno Retailleau vendredi sur France Bleu Loire Océan.
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