"Liberté pour tous les prisonniers politiques" et "justice" ont scandé les manifestants qui se donnaient la main dans la partie ouest de la capitale.
En dépit de la présence de policiers anti-émeutes, les manifestants ont brandi des drapeaux du Nicaragua et des photos de détenus, provoquant un embouteillage. En signé de solidarité, les conducteurs ont klaxonné et salué la chaîne humaine.
"Je suis venu car je veux que les prisonniers politiques soient libérés, nous sommes tous jeunes, nous ne sommes ni des criminels ni des terroristes", a expliqué à l'AFP un employé d'un centre d'appel souhaitant conserver son anonymat.
"La fait d'être ici met notre vie en danger, il y a des risques que nous soyons capturés. Je dois reconnaître que j'ai peur mais je suis là car nous devons soutenir la lutte", a déclaré un autre jeune de 24 ans.
Une professeur de l'Université centre-américaine (UCA), le visage couvert, a expliqué être présente en signe de soutien à un de ses étudiants, Byron Estrada, détenu à El Chipote. L'opposition affirme que cette prison, située dans le centre de Managua, est un lieu de torture.
"Ce qui se passe me fait souffrir", a reconnu, la voix cassée par l'émotion, un jeune ex-policier, qui affirme être persécuté depuis qu'il a quitté ses fonctions car il "ne voulait pas tuer des étudiants".
Des prisonniers politiques détenus dans la prison de La Modelo, au nord de Managua, ont entamé une grève de la faim jusqu'à leur libération, "quelles qu'en soient les conséquences", selon une lettre adressée la Commission permanente des droits de l'homme (CPDH, une ONG locale).
"Nous demandons au peuple nicaraguayen d'intensifier la lutte dans les rues sans craindre ce régime répressif (...) nous n'en avons plus peur et nous sommes prêts à donner notre vie pour notre pays et la liberté", poursuit la lettre.
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, dans un rapport publié mercredi, a dénoncé "l'usage disproportionné de la force, qui se traduit parfois par des exécutions extrajudiciaires; des disparitions forcées; des détentions arbitraires généralisées; la torture et les mauvais traitements".
Selon le Haut-Commissariat, entre le 18 avril, date du début des manifestations contre le gouvernement Ortega et le 18 août, au moins 300 personnes ont été accusées "de terrorisme et de crime organisé" après avoir participé à des manifestations.
Daniel Ortega a réfuté ce rapport, qualifiant le Haut-Commissariat de "n'être qu'un instrument de politiques de terreur, de mensonge et d'infamie".
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