"L'Iran ne pourra pas échapper à des négociations sur trois autres grands sujets qui nous préoccupent" et qui concernent notamment le rôle du pays dans les questions de sécurité régionale, a estimé le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, à son arrivée pour une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Vienne.
Le ministre français a dit vouloir adresser un "message" à Téhéran, alors que les Européens tentent de sauver l'accord conclu en 2015 visant à empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique. Les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement en mai de ce texte qu'ils jugent trop laxiste.
"Il faudra bien parler, il faut que les Iraniens en soient conscients", a insisté M. Le Drian qui a cité trois sujets de discussion: "l'avenir des engagements nucléaires de l'Iran au-delà de 2025 ; la question balistique (...) et le rôle que l'Iran joue pour stabiliser l'ensemble de la région".
La France, toujours partie à l'accord aux côtés de la Grande-Bretagne, la Russie, la Chine, l'Allemagne et l'Union européenne, en est l'un des fervents défenseurs mais les propos de M. Le Drian font écho aux préoccupations du président américain Donald Trump qui souhaite arracher de nouvelles concessions à l'Iran.
A la suite de sa dénonciation de l'accord, Washington a rétabli le 6 août une première série de sanctions contre Téhéran, et une deuxième salve suivra en novembre qui ciblera le secteur pétrolier.
M. Trump a dit vouloir exercer, à travers ces sanctions, une "pression maximale" pour parvenir à un nouvel "accord global" qui comprend notamment les points évoqués par M. Le Drian.
"Tentation hégémonique"
L'administration Trump a rendu publique une longue liste d'activités auxquelles elle demande à Téhéran de renoncer, notamment son soutien au régime syrien et au Hezbollah libanais, son programme de développement de missiles, son programme nucléaire et les détentions de ressortissants américains.
"Il y a une sorte de prolifération balistique de la part de l'Iran qui d'ailleurs sert aussi des milices qui lui sont proches", a observé le ministre français à Vienne qui souhaite aussi prévenir "la tentation hégémonique" manifestée par l'Iran au Moyen-Orient où Téhéran fournit notamment un soutien politique, financier et militaire de premier plan au régime syrien.
L'Iran a exclu à plusieurs reprises toute rencontre avec les Etats-Unis et toute réouverture des négociations, mettant notamment en avant son respect des termes de l'accord de 2015 qui soumet ses activités nucléaires à une surveillance draconienne.
Téhéran respecte toujours les fondamentaux de cet accord, a de nouveau attesté jeudi l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), chargée de cette surveillance, dans un rapport trimestriel.
L'AIEA a eu accès "à tous les sites et emplacements en Iran qu'elle souhaitait" inspecter, précise le rapport.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a réaffirmé mercredi que Téhéran n'hésiterait pas à se retirer de l'accord de 2015 si celui-ci ne "préserve plus (ses) intérêts nationaux".
Reconnaissant "de profondes divergences avec l'Iran dans son approche du soutien au régime syrien", la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini a estimé jeudi à Vienne que "le règlement des différends régionaux avec l'Iran peut se faire de manière plus efficace si nous maintenons l'accord sur le nucléaire".
Les Européens tentent, avec une marge de manoeuvre réduite, de trouver des solutions pour limiter l'impact des sanctions américaines sur l'économie iranienne en plein marasme.
La Commission européenne a annoncé fin août l'adoption "d'une première série de projets pour un montant de 18 millions d'euros, dont 8 millions d'euros en faveur du secteur privé" en Iran. Mais par peur des pénalités américaines, un grand nombre de groupes ont déjà annoncé leur retrait d'Iran.
Le ministre français des Affaires étrangères a insisté jeudi sur l'engagement des Européens à "trouver des mécanismes financiers permettant à l'Iran de continuer à commercer" sur le scène internationale.
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