L'affaire qui a ravivé le débat sur le harcèlement de rue et les violences sexistes avait éclaté le 25 juillet avec le témoignage posté sur Facebook par Marie Laguerre.
Cette étudiante de 22 ans racontait la violente agression qu'elle avait subie la veille en plein jour alors qu'elle rentrait chez elle, dans le nord-est de la capitale.
Un inconnu qui venait de croiser sa route lui avait adressé des "bruits/commentaires/sifflements/coup de langue sales, de manière humiliante et provocante", racontait-elle. "J'ai donc lâché un +ta gueule+ en traçant ma route. Car je ne tolère pas ce genre de comportement. Je ne peux pas me taire et nous ne devons plus nous taire", décrivait-elle.
Mais "ça n'a pas plu à cet homme" qui lui a d'abord "jeté un cendrier dessus" avant de la suivre et de la "frapper au visage en pleine rue, en pleine journée, devant des dizaines de témoins" qui étaient attablés à la terrasse d'un bar, avait-elle ajouté.
Les images de l'agression, captées par une caméra de vidéosurveillance, avaient tourné en boucle sur les chaînes d'information et les réseaux sociaux, suscitant un vaste mouvement de réprobation dans le sillage des mouvements #Balancetonporc et #MeToo.
L'affaire rebondit maintenant sur le terrain judiciaire. Interpellé lundi, un suspect âgé de 25 ans a reconnu être l'homme apparaissant sur la vidéo, a-t-on appris mercredi de source proche de l'enquête, confirmant les déclarations de la victime elle-même.
"Je l'ai reconnu sur des photos que l'on m'a montrées", a indiqué l'AFP Marie Laguerre, qui s'est rendue mercredi matin dans le commissariat du XIXe arrondissement parisien où le suspect avait été placé en garde à vue.
Troubles psychiatriques
Il n'y a toutefois pas eu de confrontation. "Je ne l'ai pas souhaité, et cela n'était pas nécessaire", les photos comme les premières déclarations du suspect montrant clairement qu'il s'agissait de son agresseur, a-t-elle ajouté.
Le suspect devait être déféré au parquet de Paris en vue d'une comparution immédiate jeudi devant le tribunal correctionnel, a-t-on appris de source judiciaire.
Il avait été arrêté dans le cadre d'une enquête ouverte fin juillet pour des faits qualifiés de "harcèlement sexuel" et "violences avec arme" - en l'occurrence un cendrier - ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) inférieure à 8 jours.
Son interpellation avait eu lieu à la sortie d'un hôpital parisien où il avait été placé en service psychiatrique le 4 août après avoir jeté des cailloux sur une voiture près des Champs-Élysées en tenant des propos incohérents, selon une source proche du dossier.
Après enquête, les policiers ont remonté sa piste, a ajouté cette source, précisant que l'homme était connu pour des faits de violence au sein de sa famille.
Avec le soutien de militantes féministes telles que l'association Les Effrontées, Mme Laguerre a, elle, depuis, lancé une nouvelle plateforme en ligne - "Nous Toutes Harcèlement" - pour partager les témoignages similaires de femmes agressées dans la rue.
emd-grd-bl-bat/jt/cbn
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