Si le ministre de la Transition écologique avait prévenu qu'il partirait s'il ne parvenait pas à imposer ses idées, l'annonce de son départ - en direct à la radio, sans avertir le président de la République et le Premier ministre - a pris tout le monde de court.
L'Elysée a indiqué mardi qu'"il y aur(ait) un remaniement mais pas dans l'immédiat". "J'aurai l'occasion, au cours des jours qui viennent, de faire des propositions au Président de la République (...) s'agissant de la composition du gouvernement", a ajouté de son côté Edouard Philippe.
Simple remplacement de Nicolas Hulot ou remaniement plus large ? La presse spéculait mercredi sur la teneur de l'annonce que le gouvernement pourra faire.
L'annonce ne devrait en tout état de cause pas intervenir avant le retour d'Emmanuel Macron de Danemark et de Finlande, prévu jeudi en fin de journée. A moins que Nicolas Hulot ne soit remplacé sans attendre par un autre membre du gouvernement.
Un conseil des ministres se tiendra par ailleurs vendredi matin à l'Elysée, suivi du séminaire gouvernemental de rentrée.
Le départ du ministre écologiste a assombri encore un peu plus la rentrée de l'exécutif, moins de deux mois après l'éclatement de l'affaire Benalla, et au moment où les critiques de l'opposition pleuvent sur les résultats de sa politique économique et sociale.
Edouard Philippe a assuré mercredi dans un entretien au Dauphiné libéré qu'il y aurait toujours un ministre chargé de la Transition écologique, et que le gouvernement "ne changera pas de cap".
"Les politiques survivent aux personnalités qui les ont portées", a abondé le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux sur France Inter.
"Personne n'est irremplaçable"
Le choix est d'autant plus délicat que Nicolas Hulot restait la personnalité politique préférée des Français selon plusieurs instituts de sondage, malgré une forte érosion de sa popularité en raison de résultats qui tardaient à se concrétiser selon eux.
"Personne n'est irremplaçable", a déclaré le délégué général de LREM Christophe Castaner sur France 2. Nicolas Hulot "a des qualités qui lui sont propres et la personne qui viendra dans ces responsabilités aura aussi des qualités propres", a-t-il souligné.
"Il faut trouver la personne qui sera dans le fond capable de poursuivre de nouveaux projets mais aussi de mettre en œuvre ce qui a été arrêté après 15 mois de travail de Nicolas Hulot", résumait mardi une source ministérielle auprès de l'AFP: "quelqu'un qui ait un peu de convictions pour s'emparer des sujets" mais "aussi qui aime mettre les mains dans le cambouis".
Les politologues identifient, eux, trois profils possibles: une personnalité issue de la société civile, un ministre technicien, ou un ministre plus "politique".
A ceux qui pensent que l'exécutif aurait intérêt à opter pour un ministre qui ne soit pas issu de la société civile, Benjamin Griveaux répond que les ministres du gouvernement affichant un tel CV - de Jean-Michel Blanquer (Education) à Elisabeth Borne (Transports) en passant par Muriel Pénicaud (Travail) entre autres - "ont des réalisations exceptionnelles", a-t-il plaidé.
Pour le député LREM Aurélien Taché, "avoir des personnalités civiles est une des marques de fabrique de ce gouvernement". Mais il note aussi dans un tweet qu"il y a assez peu de ministres politiques dans le gouvernement (...) sur les grands sujets sociétaux".
L'ancienne ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a assuré mercredi n'être "candidate à rien", comme le maire de Bordeaux Alain Juppé, un de ses prédécesseurs, l'avait fait la veille.
Daniel Boy, chercheur au Cevipof, remarque que le président de l'Assemblée nationale François de Rugy reste aujourd'hui le seul écologiste de poids dans la majorité.
Mais pour Lucile Schmid, vice-présidente de la fondation La Fabrique écologique, quel que soit le choix final, "personne ne sera aussi crédible que" Nicolas Hulot.
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