Qui n'a jamais vu, en se promenant dans les rues de la Métropole de Rouen (Seine-Maritime), un amas de déchets au pied d'un immeuble ? C'est une scène devenue encore plus courante ces dernières semaines, en raison, notamment, des déménagements. "Ces personnes prennent un camion pour déménager, pourquoi ils ne prennent pas le temps de passer à la déchetterie pour amener leurs encombrants", s'étonne Kader Chekhemani, adjoint au maire de Rouen en charge des quartiers du centre-ville rive droite.
Collecte gratuite à domicile
Même constat du côté de la Métropole et d'Olivier Clément, directeur adjoint à la prévention du déchet : "Les personnes qui déménagent pensent à résilier leurs différents abonnements, mais ils n'anticipent pas la prise en charge de leurs déchets". Car, peu d'habitants de la Métropole le savent, mais la collectivité propose un service de collecte des encombrants à domicile et gratuitement.
"Il faut appeler la Métropole pour prendre rendez-vous et nos agents interviennent pour collecter les encombrants", explique Olivier Clément. C'est l'une des solutions proposées par la collectivité, de même que la déchetterie située sur les quais, rive droite, à Rouen.
"La propreté est l'affaire de tous", affirme Kader Chekhemani
Malgré tout, même en dehors de la période estivale des déménagements, la problématique du dépôt sauvage de déchets est très présente. C'est pour dénoncer ces comportements que Julien Legallois, habitant de la rive gauche à Rouen, a lancé en début d'année un compte Twitter baptisé Rouen poubelle. "J'y publie les photos des déchets que je vois quand je vais travailler sur la rive droite, le long de mon trajet", explique-t-il. Julien Legallois exprime un sentiment d'abandon de son quartier, vis-à-vis du centre historique.
Julien Legallois est à l'origine du compte Twitter "Rouen poubelle" où il publie les photos de dépôts sauvages de déchets aux quatre coins des rues de la ville. - Amaury Tremblay
Kader Chekhemani évoque, pour sa part, une propreté accrue sur le centre-ville, dans l'intra-boulevard, entre les deux rives. Mais il concède que les quartiers au-delà voient passer des agents de propreté moins régulièrement "car il s'agit de zones résidentielles". Pour l'élu, la problématique ne relève pas seulement de la collectivité. "La propreté est l'affaire de tous", insiste-t-il alors qu'une campagne de sensibilisation a été menée fin 2017.
Des nouveaux services
Après la prévention, la Ville a d'ailleurs voulu passer aux sanctions. Depuis près d'un an, une Brigade environnement propreté a été créée, distincte de la police municipale. Elle compte six agents qui arpentent les rues de la ville quotidiennement pour retrouver les auteurs de dépôts de déchets sauvages. "Le dossier peut ensuite être remis à un officier du ministère public pour des sanctions allant jusqu'à 1500 euros d'amende, détaille Kader Chekhemani. Depuis le début d'année, 212 amendes ont été dressées."
Certains endroits sont considérés par le service de propreté comme des "points noirs". Comme ici, dans le quartier Saint-Clément, rive gauche. - Amaury Tremblay
L'adjoint au maire concède que la taille de la Brigade est encore modeste. mais, d'autres outils sont à l'étude pour essayer de faciliter le signalement de dépôts de déchets. Comme le fait Julien Legallois, le signalement sur les réseaux sociaux pourrait être mieux pris en compte à l'avenir, "comme à Paris où un compte Twitter a été mis en place spécifiquement pour ce type de signalement", abonde Kader Chekhemani. "On ne lâchera pas cette question-là", assure-t-il.
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