Il s'agissait de la première convocation de M. Rohani devant les députés pour s'expliquer, dans un contexte rendu encore plus électrique par les développements sur le dossier du nucléaire et le rétablissement de sanctions américaines.
Cette audition, qui a duré près de deux heures, faisait également suite au limogeage, après un vote de défiance du Parlement, des ministres du Travail -le 8 août- et de l'Economie, dimanche.
Malgré les tentatives d'explications du président, les élus ont ensuite exprimé leur profonde insatisfaction sur quatre des cinq dossiers soumis à un vote.
"On ne devrait pas dire que nous faisons face à une crise. Il n'y a pas de crise. Si on dit cela, ça va se transformer en un problème de société et ca sera véritablement une menace", a argué Hassan Rohani, qui fait face aux critiques à la fois des conservateurs et des réformateurs.
Selon les règles du Parlement, les questions pour lesquelles les députés n'ont pas obtenu de réponses satisfaisantes seront soumises à la justice pour avis.
M. Rohani, un modéré, n'a pas présenté lors de cette séance de nouvelles propositions pour sortir le pays du marasme.
"Vous pouvez parler de l'emploi, de la devise étrangère, de la récession, de la contrebande. Je crois que le problème est la vision que notre peuple a de son avenir", a-t-il affirmé.
"Les gens n'ont pas peur des Etats-Unis. Ils ont peur de notre désunion. Si les gens voient qu'on est uni, ils réaliseront que leurs problèmes seront résolus", a encore fait valoir le président.
Le retrait des Etats-Unis de l'accord nucléaire de 2015 et le récent rétablissement de sanctions ont renforcé les difficultés et fragilisé le président modéré, réélu l'année dernière après un premier mandat de quatre ans.
Par peur des sanctions américaines, un grand nombre de groupes internationaux ont déjà annoncé leur retrait du pays, à l'instar des groupes français Total, Peugeot et Renault, et des allemands Siemens et Daimler.
"Qu'avons nous fait avec cette nation? Nous l'avons rendue misérable (...). La classe moyenne s'approche de la pauvreté", a déploré dimanche Elias Hazrati, un député du camp réformateur.
Les opposants conservateurs au président Rohani, hostiles depuis longtemps à sa volonté de rapprochement avec les pays occidentaux et de souplesse en matière de libertés civiles, imputent en outre la crise à la corruption.
Le Parlement a légalement le pouvoir de destituer M. Rohani. Mais le président continue -jusqu'à nouvel ordre- de bénéficier du soutien du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.
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