"Je prends la décision de quitter le gouvernement", a déclaré Nicolas Hulot, lors d'une interview en direct sur France Inter, après avoir confié qu'il se sentait "tout seul à la manœuvre" sur les enjeux environnementaux au sein du gouvernement.
"Nous faisons des petits pas, et la France en fait beaucoup plus que d'autres pays, mais est-ce que les petits pas suffisent... la réponse, elle est non", a-t-il considéré.
Une décision qui semblait devenue inévitable : pratiquement dès sa nomination, des écologistes avaient critiqué la présence de Nicolas Hulot au gouvernement vu la politique du gouvernement, notamment en ce qui concerne le nucléaire.
"Je me surprends tous les jours à me résigner, à m'accommoder de petits pas", a ajouté l'ex-présentateur d'"Ushuaïa", espérant que sa démission pourrait provoquer un "sursaut".
"Pas de pouvoir"
"Je sais que seul je n'y arriverai pas. (…) j'ai un peu d'influence, je n'ai pas de pouvoir", a-t-il estimé, la gorge nouée.
Nicolas Hulot a précisé qu'il n'avait prévenu à l'avance ni le président ni le Premier ministre de cette décision, par crainte qu'ils ne le convainquent de rester au gouvernement.
"C'est une décision d'honnêteté et de responsabilité", a-t-il déclaré.
"Le Premier ministre, le président de la République ont été pendant ces 14 mois à mon égard d'une affection, d'une loyauté et d'une fidélité à toute épreuve", a confié le ministre, mais malgré cela, le gouvernement n'a pas su donner la priorité aux enjeux environnementaux, a-t-il plaidé, estimant n'avoir pu obtenir que des "petits pas".
Nommé pour la première fois ministre en mai 2017, après avoir renoncé à une candidature à la présidentielle un an plus tôt, Nicolas Hulot avait dû avaler bien des décisions contraires à ses convictions, au delà de certaines victoires symboliques comme l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Il avait notamment dû endosser le report de l'objectif consistant à ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50% en 2025, ou l'entrée en vigueur provisoire de l'accord de libre échange UE-Canada (Ceta). Et lundi,l'Elysée avait annoncé que le prix du permis de chasse serait diminué par deux, passant de 400 à 200 euros par an.
Parmi les premières réactions de responsables politiques, le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez, a dit "comprendre qu'il se sente trahi comme aujourd'hui pas mal de Français par des promesses fortes qui avaient été faites, et le sentiment à l'arrivée que ce n'est pas très tenu".
Pour le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, ce départ sonne "comme un vote de censure contre Macron", et "la macronie commence sa décomposition, tandis que Benoît Hamon y voit "un appel au réveil des consciences global pour engager la transformation de notre modèle de développement".
Chez les écologistes d'EELV, Yannick Jadot a estimé que "le départ de Nicolas Hulot est la conséquence de l'absence de politique écologique de ce gouvernement".
"Nicolas Hulot essayait de convaincre mais n'était pas entendu, il refuse de servir de caution et il a raison", a-t-il dit.
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