"Le rétablissement de nos finances publiques doit être le fruit d'un effort collectif", a déclaré le ministre des Finances Bruno Le Maire, en défendant lors d'une rencontre avec des journalistes la stratégie budgétaire du gouvernement, jugée "équilibrée".
Le lutte contre le déficit "doit être juste. Et pour que ce soit juste, il faut que chacun apporte sa contribution", a poursuivi le locataire de Bercy, en annonçant plusieurs mesures d'économies budgétaires portant sur les entreprises.
Première d'entre elles: un report au 1er octobre 2019 d'une baisse de cotisations patronales de quatre points, qui devait entrer en vigueur au 1er janvier dans le cadre de la transformation du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) en baisse de charges pérennes.
"Nous maintenons la bascule complète du CICE", mis en place par François Hollande en 2013, "en baisses de charges pérennes", a assuré M. Le Maire, estimant que cette mesure allait se traduire par "des bénéfices très importants en terme de trésorerie pour les entreprises".
Mais l'allègement supplémentaire de charges patronales, que le gouvernement avait prévu sur les salaires au niveau du SMIC, va être "différé", a expliqué le ministre, qui prévoit une économie de "plus de 2 milliards d'euros" pour l'Etat grâce à ce report.
Autre mesure: la hausse du taux du cinquième acompte de l'impôt sur les sociétés (IS) pour les entreprises réalisant plus de 250 millions d'euros de chiffre d'affaires. Une décision technique mais intéressante pour Bercy, qui anticipe un gain de 1,3 milliard d'euros en 2019.
Bruno Le Maire a par ailleurs confirmé que le projet de loi de finances pour 2019 intègrerait une baisse d'un milliard d'euros d'aides publiques aux entreprises, sur les cinq milliards prévus d'ici la fin du quinquennat.
"Nous sommes encore en discussion avec les représentants des entreprises pour savoir lesquelles il serait plus pertinent de réduire", a précisé le ministre, promettant des annonces à ce sujet "d'ici quelques jours".
"Budget injuste"
Ces annonces interviennent deux jours après la présentation par le Premier ministre Edouard Philippe des grandes lignes du projet de loi de finances 2019, qui prévoit de notamment des hausses de prestations sociales moins fortes que l'inflation.
Cette décision, qui touchera à la fois les allocations familiales et les pensions de retraite, a suscité de vives réactions dans la classe politique, notamment du côté du PS, pour qui les efforts réclamés par l'exécutif ne sont pas répartis "de manière équitable".
"C'est un budget injuste", a estimé le président du groupe socialiste au Sénat Patrick Kanner. Le gouvernement va "trop loin, trop dur", a abondé l'ancien ministre des Finances Michel Sapin: "on peut aider le travail sans pour autant assommer les retraités".
Pour l'eurodéputé du Rassemblement national (RN, ex-FN) Nicolas Bay, M. Macron "a déjà demandé des sacrifices considérables à nos anciens, à nos retraités, avec la hausse de la CSG qui a été très importante. Et aujourd'hui ils vont être à nouveau durement frappés".
Le gouvernement avait déjà été fortement critiqué lors de son projet de loi de finances 2018 pour ses arbitrages budgétaires, jugés très favorables aux entreprises et pas assez au pouvoir d'achat des contribuables.
"Nous assumons une politique pro-entreprise, parce que ça crée de l'emploi", s'est défendu lundi le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, en insistant sur les mesures favorables aux salariés, comme la fin des cotisations salariales sur les heures supplémentaires.
"La ligne de force de notre stratégie économique, c'est le travail, et elle ne changera pas", a insisté Bruno le Maire. "Je suis convaincu que cette stratégie donnera des résultats sur le long terme", a-t-il poursuivi, estimant ces efforts nécessaires pour réduire le déficit public.
Un objectif sur lequel le gouvernement, qui tablait jusqu'à présent sur 2,3% de déficit en 2018 et 2,4% en 2019, se montre désormais moins ambitieux, en raison du tassement de la croissance. "Notre objectif reste de tenir les 3%", barre symbolique exigée par les traités européens, a reconnu lundi M. Le Maire, en évoquant le chiffre de 2,6% de déficit cette année.
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