"Les principaux généraux de Birmanie, y compris le commandant en chef Min Aung Hlaing, doivent faire l'objet d'enquêtes et de poursuites pour génocide dans le nord de l'Etat Rakhine, ainsi que pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans les Etats Rakhine, Kachin et Shan", a exhorté la Mission d'établissement des faits de l'ONU sur la Birmanie, à l'occasion de la publication d'un rapport.
Entre août et décembre 2017, plus de 700.000 Rohingyas ont fui une offensive de l'armée birmane lancée en représailles d'attaques de postes-frontières par des rebelles rohingyas. Ils ont trouvé refuge au Bangladesh où ils vivent depuis dans d'immenses campements de fortune.
D'après les enquêteurs de l'ONU, la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi "n'a pas utilisé sa position de facto de chef du gouvernement, ni son autorité morale, pour contrer ou empêcher le déroulement des événements dans l'Etat Rakhine".
"De par leurs actes et leurs omissions, les autorités civiles ont contribué à la commission de crimes atroces", ont-ils estimé.
Ils ont néanmoins fait valoir que les autorités civiles avaient "peu de marge de manoeuvre" pour contrôler les actions de l'armée birmane et que "rien n'indique non plus qu'elles ont participé directement à la planification ou à la mise en oeuvre d'opérations de sécurité ou qu'elles faisaient partie de la structure de commandement".
La mission de l'ONU a établi une liste de 6 hauts gradés, incluant le chef de l'armée birmane, soupçonnés d'avoir commis des crimes. Elle a également élaboré une liste plus longue d'individus présumés coupables pour que les tribunaux puissent s'en emparer.
Les enquêteurs de l'ONU recommandent que le Conseil de sécurité fasse appel à la Cour pénale internationale ou que soit établi un tribunal international ad hoc. Ils appellent aussi à des sanctions ciblées contre les auteurs de crimes et à un embargo sur les armes.
Le Conseil de sécurité a plusieurs fois appelé la Birmanie à l'arrêt des opérations militaires et au retour en sécurité des Rohingyas, mais ses initiatives restent limitées par la Chine, premier soutien de la Birmanie.
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