A l'issue de cette énième journée de discussions, le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer qui était accompagné de Jared Kushner, le gendre du président Donald Trump, a brièvement indiqué dimanche qu'il n'y avait pas encore d'accord.
"Avez-vous un accord?", lui ont demandé des journalistes à la sortie du ministère où se sont tenus les pourparlers du week-end. "Non, non, non!", a seulement lancé M. Lighthizer.
Ildefonso Guajardo, le ministre mexicain de l'Economie, qui a conduit la délégation du Mexique, avait affirmé dimanche en arrivant au bureau de l'ambassadeur au commerce qu'on atteignait "les dernières heures de la négociation".
Mais trois heures plus tard, il avait déclaré à des journalistes: "Il ne faut pas chanter victoire".
Il a rappelé qu'il faudrait "au moins une semaine pour travailler avec le Canada", le troisième partenaire du pacte commercial trilatéral Aléna, signé il y a 24 ans et que l'administration Trump a dénoncé il y a un an.
La veille, Jesus Seade, un conseiller économique du nouveau président élu mexicain qui participe aux négociations, avait indiqué que la délégation allait encore rester quelques jours dans la capitale américaine: "Lundi ou mardi minimum, peut-être plus".
Pour l'instant, Américains et Mexicains négocient le pan bilatéral de la réforme de l'Aléna, tandis qu'Ottawa est censé se joindre à eux lorsque les discussions seront plus avancées.
Le Canada s'est déclaré ces jours-ci prêt à se joindre à la table des négociations dès qu'il y sera convié.
La délégation du Mexique, qui comprend également le ministre des Affaires étrangères Luis Videgaray, a fait la navette au cours des cinq dernières semaines entre Mexico et Washington pour tenter de résoudre les dossiers avec leurs homologues des États-Unis.
"Deux, trois thèmes en suspens"
"Deux, trois thèmes" restaient en suspens pour conclure un accord de principe avec les États-Unis, a dit le ministre mexicain sans donner plus de détails.
L'une des principales pierres d'achoppement dans les négociations bilatérales était la question des règles d'origine dans l'industrie automobile.
Les États-Unis cherchent à durcir ces règlements, ce qui prive le Mexique des avantages obtenus par les bas salaires et les échanges libres de tarifs douaniers.
Selon des informations de presse, le nouvel accord va augmenter l'exigence de contenu régional pour les véhicules produits en Amérique du Nord, de 62,5% actuellement à autour de 70%. Mais il faudra en outre que 40% de la valeur provienne de régions où les salaires sont d'environ 16 dollars de l'heure.
Les véhicules assemblés dans des usines existantes qui ne respectent pas cette règle paient des droits de 2,5%.
Jesus Seade, un conseiller économique du président élu mexicain - Andres Manuel Lopez Obrador, qui n'est pas encore en fonction -, avait assuré la veille que ce dossier de l'automobile était "essentiellement résolu", malgré "certains aspects relevant des délais ou d'autres détails".
Un autre sujet d'âpres discussions porte sur l'introduction d'un nouveau chapitre sur l'énergie dans l'Aléna.
Samedi, le président américain Donald Trump avait affirmé dans un tweet qu'un accord avec le Mexique était en vue.
"Notre relation avec le Mexique se renforce d'heure en heure. De très bonnes personnes dans l'ancien et le nouveau gouvernement, tout le monde travaille bien ensemble... Un grand Accord Commercial avec le Mexique pourrait arriver bientôt!", avait tweeté Donald Trump.
Signé en 1994 par l'administration Clinton, l'Aléna est jugé "désastreux" par le président Trump, qui a exigé sa refonte et a envisagé des accords bilatéraux séparés.
Cet accord est vital pour le Mexique, qui exporte près de 80% de ses produits vers le marché américain.
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