Première femme élue présidente en Corée du Sud, Mme Park, 66 ans, avait été arrêtée en mars 2017 pour toute une série d'accusations qui ont mis en lumière les accointances troubles entre le pouvoir politique et les grands conglomérats familiaux. Elle avait été condamnée en avril en première instance à 24 années de détention.
La chute de la présidente conservatrice, consécutive à des manifestations monstres dans tout le pays, a permis l'alternance et l'élection de Moon Jae-in (centre-gauche), qui a contribué au spectaculaire rapprochement en cours entre les deux Corées.
L'affaire à tiroirs avait permis de révéler l'influence énorme sur la présidente de sa confidente de l'ombre, Choi Soon-sil, une "amie de 40 ans" surnommée "Raspoutine" par les médias et qui n'occupait aucune fonction officielle.
Les deux femmes étaient notamment accusées d'avoir contraint les grands groupes sud-coréens à leur verser en échange de faveurs politiques des dizaines de milliards de wons, d'avoir créé une "liste noire" des artistes critiques de sa présidence ou d'avoir limogé les fonctionnaires qui s'opposaient à ses abus de pouvoir.
Le parquet, qui avait requis 30 ans de prison, avait fait appel de la condamnation de première instance.
La cour d'appel a estimé vendredi que Mme Park avait avec sa confidente de l'ombre "demandé de l'argent et des faveurs" aux entreprises et obtenu par l'intimidation que certaines engagent des amis de Mme Choi.
"Elle a aussi contraint de hauts dirigeants d'entreprises privées à démissionner, commettant ainsi de graves abus des pouvoirs de présidente qui lui étaient octroyés par le peuple, pour enfreindre la liberté d'entreprise".
Mme Park, qui n'avait pas fait appel de sa condamnation de première instance, avait boycotté les débats devant la haute juridiction en dénonçant un biais politique à son procès. Elle n'était pas non plus présente à la lecture du jugement.
En juillet, elle avait été condamnée à huit ans de prison supplémentaires, dans des affaires distinctes.
Le tribunal du district central de Séoul lui avait infligé six ans pour le détournement des fonds du Service national du renseignement (NIS) et deux ans pour être intervenue illégalement dans la désignation des candidats de son parti conservateur aux législatives de 2016.
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