Depuis 04H01 GMT ce sont désormais pour 100 milliards de dollars d'échanges commerciaux entre les deux pays qui sont lourdement taxés. C'est un septième du total de leurs échanges et l'impact commence à se faire sentir et à inquiéter.
Pour tenter de trouver un terrain d'entente et mettre fin à ce cycle, des négociateurs américains et chinois discutent depuis mercredi dans la capitale américaine et dans la plus grande discrétion.
La tenue même de la rencontre, qui doit se poursuivre jeudi, a été perçue par les marchés comme un signe positif après une longue période sans contact, même si le président Trump a dit lundi ne pas "en attendre grand chose".
"Le fait qu'ils aient envoyé des subalternes laisse à penser qu'ils ne vont pas discuter des points les plus importants", a estimé jeudi l'ancien ministre du Commerce de George W. Bush, Carlos Gutierrez, sur CNBC.
Pour l'administration Trump, qui a déclenché les hostilités et accuse la Chine de pratiques "déloyales" et de "vol de propriété intellectuelle", l'objectif reste d'intensifier la pression sur le géant asiatique pour l'amener à réduire son colossal excédent commercial avec les Etats-Unis.
C'est un point de fixation du président américain, qui voit là le signe que l'Amérique s'est "faite avoir" par la Chine, l'Union européenne ou encore le Canada et le Mexique.
Face à Pékin, les Etats-Unis se sentent en position de force et le font savoir. "Nous avons beaucoup plus de munitions qu'eux. Ils le savent", a lancé Wilbur Ross, le ministre américain du Commerce.
"Notre économie est bien plus forte que la leur", a ajouté celui qui compte sur "le patriotisme" des entreprises américaines pour faire contre mauvaise fortune bon coeur.
Pour augmenter encore la pression, l'administration américaine étudie la possibilité de taxer 200 milliards de dollars d'importations chinoises de plus.
De fait, Pékin pourrait vite se trouver à court d'importations américaines à taxer mais choisir d'accroître la pression réglementaire et fiscale sur les entreprises américaines opérant en Chine, Boeing, Apple et groupes automobiles en tête.
Bien plutôt que vite
En revanche, l'atmosphère était plutôt à l'optimisme sur l'issue des négociations commerciales, également à Washington, entre les Etats-Unis et le Mexique concernant l'avenir de l'accord de libre échange Aléna, dénoncé lui aussi par le président Donald Trump peu après son arrivée au pouvoir.
Le quotidien Politico avait affirmé mercredi que Donald Trump pourrait faire état d'une "avancée" dès jeudi mais à la reprise des négociations le matin, le ministre mexicain de l'Economie Ildefonso Guajardo a lancé à des journalistes, un mystérieux: "Il vaut mieux avoir un bon accord qu'un accord rapide".
De fait, même si les Etats-Unis et le Mexique s'entendent pour que l'accord tripartite survive, il faudra convaincre le Canada, qui s'est mis en retrait des discussions en attendant que Washington et Mexico s'entendent.
Un haut responsable canadien a souligné que l'un des principaux points d'achoppement reste la "clause crépusculaire" qui impliquerait que l'accord soit approuvé à nouveau tous les cinq ans.
"Il n'y a aucune indication que les Etats-Unis ont assoupli leur position sur ce sujet", a-t-il expliqué à l'AFP. Le Mexique comme le Canada sont opposés à cette clause. Ils estiment qu'aucun entrepreneur ne prendrait le risque de s'installer chez eux si ses produits risquaient d'être exclus du marché américain en cas de dénonciation de l'accord.
Le Canada souhaite aussi préserver le dispositif de règlement des différends dans l'accord, alors que les Etats-Unis veulent s'en débarrasser.
Carlos Gutierrez a souligné toutefois que l'administration Trump a fortement intérêt à trouver un accord avant les législatives de novembre, qui s'annoncent difficiles pour le parti présidentiel.
"Je ne pense pas que le président Trump veut se lancer dans la campagne électorale avec une épée de Damoclès au-dessus de l'Aléna" en raison de l'importance économique de l'accord pour une bonne partie de sa base électorale, a-t-il souligné.
Par ailleurs, ces tensions commerciales pourraient pénaliser l'économie aux Etats-Unis, selon la banque centrale américaine (Fed), qui a tiré la sonnette d'alarme.
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