L'assaillant âgé de 36 ans a tué sa soeur et sa mère à coups de couteau, a-t-on appris de sources proche de l'enquête. Une troisième personne, gravement blessée, se trouvait entre la vie et la mort et a été héliportée pour être hospitalisée.
Appelés sur place, les forces de l'ordre ont vu à leur arrivée "deux personnes gisant au sol", a déclaré à la presse le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, arrivé à Trappes peu après le dénouement de l'attaque.
L'assaillant s'était retranché dans un pavillon où "il a tué sa mère" avant d'en sortir "avec un couteau" et de "continuer à avancer malgré les sommations" des policiers, qui ont donc tiré" et l'ont abattu, a ajouté M. Collomb.
Il avait "un problème psychiatrique qui apparaît important", et s'il était "fiché" pour avoir fait "l'apologie du terrorisme" en 2016, il présentait davantage le profil d'un "déséquilibré" que de quelqu'un "d'engagé" pouvant répondre aux "ordres et consignes" d'une "organisation terroriste, et de Daech (acronyme arabe de l'EI, ndlr) en particulier", a ajouté le ministre.
L'attaque avait pourtant été rapidement revendiquée par l'EI, qui a affirmé via son organe de propagande que l'assaillant avait répondu aux "appels à cibler des ressortissants des pays de la coalition" militaire menée par les États-Unis qui combat l'EI en Irak et en Syrie, et dont fait partie la France.
Si l'EI a longtemps eu la réputation de ne revendiquer que des attentats qu'il avait organisés ou inspirés, sa fiabilité été mise en doute par des officiels et experts ces derniers mois après plusieurs revendications douteuses.
"Un mec qui a pété les plombs"
Pour l'instant, le parquet de Paris "n'a pas retenu la qualification terroriste", a précisé M. Collomb. "On en saura plus quand on aura pu examiner son téléphone, son appartement etc, de manière à voir la nature du conflit qui pouvait exister au sein de la famille et ce que pouvaient contenir ces documents".
Dans le quartier en partie bouclé par la police, les témoignages recueillis par l'AFP semblaient renforcer l'hypothèse d'un différend familial. Selon plusieurs riverains, l'assaillant était séparé de sa femme et n'avait pas vu ses enfants depuis longtemps.
Pascal, 59 ans, qui habite dans un immeuble voisin, était à quelques centaines de mètres lors de l'intervention des policiers, qui "n'ont tiré qu'un seul coup de feu".
Il dit connaître bien l'assaillant: "Je prenais souvent le café avec lui, ça faisait un mois que je l'avais pas vu". "On parle de terrorisme mais c'est pas un terroriste c'est un mec qui a pété les plombs", a-t-il estimé en se disant "dégouté que les gens disent n'importe quoi".
"Apparemment, c'est un drame familial, ça n'a rien a voir avec la religion", abondait Adama, un éducateur technique spécialisé de 34 ans qui vit dans le quartier et dit avoir été à l'école avec l'assaillant.
"Il était séparé, il vivait chez sa mère ici dans une petite maisonnette, il était chauffeur de bus. C'était quelqu'un de super gentil, super ouvert, une personne très bien même si c'était un petit nerveux", a-t-il ajouté.
Cette attaque intervient alors que la France vit depuis 2015 sous une constante menace terroriste depuis la vague d'attentats jihadistes sans précédent qui ont tu 246 personnes. Le dernier a succombé à une attaque au couteau menée par Khamzat Azimov, un assaillant de 20 ans abattu par la police, dans le quartier de l'Opéra à Paris le 12 mai dernier.
Située à 30 km à l'ouest de Paris, Trappes est une ville pauvre au milieu du riche département des Yvelines. Le taux de chômage y approche les 20%, et la ville de 30.000 habitants a vu une cinquantaine des siens partir combattre en Irak et en Syrie depuis 2013, selon une source antiterroriste.
Le gouvernement a placé la ville sur la liste des trente quartiers de "reconquête républicaine" impliquant des moyens et des effectifs supplémentaires pour la police.
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