"Bonjour, je viens rapporter des clés". Au service des objets trouvés de la police municipale de Rouen (Seine-Maritime), au 40 rue Orbe, la sonnette et le téléphone retentissent toutes les deux minutes vendredi 17 août 2018.
Le trousseau rapporté par l'agent du service propreté de la Ville rejoint une caisse où des dizaines d'autres attendent déjà de retrouver leur propriétaire.
Une année, on a même eu un dentier !" - Régine Giguel
Juste derrière, dans une deuxième salle, des centaines d'objets sont rangées sur cinq étagères. La majorité sont des sacs, des valises, des livres, des parapluies mais parmi ces centaines d'objets répertoriés, certains sortent de l'ordinaire. Il y a par exemple une radiographie, des béquilles, une pochette à dessin ou encore un tapis de sol. "Une année, on a même eu un dentier !", s'amuse Régine Giguel, l'une des deux policières municipales du service.
En plein milieu de la pièce, un gros chariot attire l'attention. "C'est un caddy de golf", avec à l'intérieur, tout le matériel pour faire une partie.
Mais les policières municipales ne sont pas là pour jouer. Entre deux coups de fil, elles répertorient, étiquettent, classent les objets rapportés.
6200 objets en 2017
L'an dernier, ce sont plus de 6200 sacs, vêtements, ordinateurs, livres, paire de lunettes, peluches, poussettes, etc. qui sont venus s'entasser sur les étagères.
Ils sont, la plupart du temps, rapportés par des agents de la Ville, des membres de la TCAR, la police ou encore la gendarmerie.
Les cartables des petits sixièmes" - Régine Giguel
"Les périodes les plus importantes sont la rentrée scolaire et dès lors qu'il y a une manifestation, explique Sylviane Héluin. Cette année par exemple, on a eu beaucoup d'objets apportés au moment de la Coupe du monde et du 14-Juillet."
"À la rentrée, on a toujours des cartables de petits sixièmes", complète sa collègue. "Une année, une maman nous a appelées tous les jours parce que son fils avait oublié son sac dans le bus. Il y avait à l'intérieur toutes les fournitures scolaires qu'elle venait de lui acheter. On ne l'a jamais retrouvé", se remémore-t-elle, désolée pour l'enfant qui s'était fait un peu disputer.
Jusqu'à un an d'attente pour les objets de valeur
Les vêtements sont conservés un mois dans le local de la police municipal contre quatre mois pour les autres objets ayant peu de valeurs.
Passé ce délai, ils sont donnés à des associations et s'ils sont en mauvais état, ils sont détruits.
Les bijoux, papiers officiels, ordinateurs, etc. sont, eux, gardés pendant un an.
Ensuite, "si personne ne les réclame, ils vont aux domaines", c'est-à-dire qu'un commissaire aux ventes vient les récupérer et organise une vente aux enchères. Ils peuvent aussi être remis à des associations.
Fouilles, recherches et identification
Avant d'en arriver là, les policières s'affairent pour essayer de retrouver les propriétaires en regardant s'il y a des étiquettes sur les vêtements ou dans les sacs, des noms sur les peluches et les papiers retrouvés. Elles cherchent ensuite une correspondance dans l'annuaire, envoient des courriers et, dès qu'une carte scolaire est retrouvée par exemple, elles appellent l'établissement où est inscrit l'enfant ou encore, contactent la pharmacie quand une ordonnance est retrouvée.
Une fois qu'un propriétaire passe le pas de la porte pour réclamer un objet, les policières vérifient son identité, demandent une pièce d'identité s'il souhaite récupérer un portefeuille, une clé identique pour un trousseau, "on fait même parfois essayer les lunettes pour voir s'ils arrivent à lire !" Bref, un travail de fourmi face à la quantité d'objets trouvés.
Service des objets trouvés de Rouen, 40 rue Orbe, ouvert du lundi au vendredi, de 8h45 à 12h30 et de 13h30 à 17 heures. Tél. 02 35 07 94 86.
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