Un prêtre du diocèse de Valence, Pierre Vignon, a lancé mardi une pétition en ligne réclamant la démission du cardinal et archevêque de Lyon Philippe Barbarin, poursuivi pour non-dénonciation d'agressions sexuelles.
"Ce n'est pas la loi du silence. Le fait que le père Vignon puisse écrire cette lettre pour dénoncer cela, ce n'est pas la loi du silence. Ca fait deux ans et demi que les évêques de France ont pris des mesures assez claires pour une collaboration avec la justice, la dénonciation des faits, les signalements, l'accueil et l'accompagnement des victimes", a affirmé le porte-parole de la Confédération des évêques de France (CEF), Olivier Ribadeau-Dumas, sur France Inter.
"Est-ce que la France doit renvoyer des cardinaux ? La question se pose. Jusqu'à maintenant, je comprends qu'il puisse y avoir une colère mais il y a une action en justice qui existe. Cette justice doit passer pour qu'une décision puisse être prise", a-t-il estimé.
Le cardinal Barbarin est poursuivi par d'anciens scouts lyonnais pour ne pas avoir dénoncé à la justice de vieilles agressions pédophiles dans son diocèse, en particulier celles commises par le père Preynat.
A la demande des victimes, il doit comparaître devant le tribunal correctionnel de Lyon en citation directe mais son procès, déjà reporté une fois, risque un nouveau renvoi pour des raisons de procédure.
Dans le cadre d'une "remise en cause durable" de l'Eglise sur ces questions, la lettre au "Peuple de Dieu" du Pape François, diffusée lundi après la révélation d'un énorme scandale de pédophilie aux Etats-Unis, constitue un "événement important", a également souligné M. Ribadeau-Dumas.
"C'est rare qu'un Pape écrive à l'ensemble des baptisés, à 1,4 milliard de catholiques dans le monde, en disant +ça ne peut plus durer comme ça+. Cette lutte contre la pédophilie est l'affaire des évêques, mais c'est aussi l'affaire de tous. Il a invité les catholiques à être acteurs de cette lutte, qu'ils ne puissent faire partie d'une conspiration du silence qui a trop duré au sein de l'Eglise pour cacher ces affaires", a-t-il poursuivi.
La justice américaine a révélé la semaine dernière que l'église catholique de Pennsylvanie (Etats-Unis) a couvert des abus sexuels perpétrés par plus de 300 prêtres, dont ont été victimes au moins mille enfants.
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