"C'est un attentat, une agression contre un policier, l'homme criait "Allah" (...) Ce sont au moins des indices pour que l'enquête soit menée comme pour un acte terroriste", a déclaré le commissaire Rafel Comes de la police régionale catalane, les Mossos d'Esquadra.
Les mesures de protection ont été renforcées dans tous les commissariats de cette région du nord-est de l'Espagne, a ajouté le commissaire dans une conférence de presse à Cornellà de Llobregat, ville ouvrière à quelques kilomètres au sud de Barcelone, où s'est déroulée l'attaque.
Les 17 et 18 août 2017, deux attentats successifs menés par de jeunes musulmans d'origine marocaine avaient fait 16 morts à Barcelone et à Cambrils, une station balnéaire.
Lundi, l'agresseur a sonné à l'interphone pour se faire ouvrir la porte du commissariat, à 05H45 du matin (03H45 GMT) puis s'est précipité sur une policière armé d'un couteau "de taille considérable", en criant "Allah" et un ou d'autre mots qui n'étaient pas compréhensibles, a détaillé le commissaire.
"L'agente a fait usage de son arme à feu pour sauver sa propre vie", a-t-il dit. Les deux agents qui étaient dans le commissariat ont été traités par des psychologues.
Le commissaire Comes n'a pas voulu confirmer que l'agresseur était un Algérien de 29 ans, comme l'ont déjà indiqué des sources policières, les enquêteurs voulant vérifier que les papiers d'identité algériens qu'il portait sur lui était bien les siens.
Le corps de l'agresseur, recouvert d'un drap blanc, a été emporté sur une civière, a constaté l'AFP. Les enquêteurs perquisitionnaient le domicile présumé de l'assaillant, à quelques centaines de mètres à peine du commissariat.
"Il s'était installé ici il y a environ deux ans, a déclaré une voisine, Conchi Garcia, une fonctionnaire de 50 ans. Il était accompagné d'une jeune femme avec deux enfants, qui s'est mise du jour au lendemain à porter le voile".
"Nous, les voisins, comprenions que la police surveillait de près leurs mouvements", a ajouté une habitante prénommé Mary qui n'a pas voulu donner son nom de famille.
Catalogne, zone à risque
Les experts de la lutte anti-terrorisme considèrent la Catalogne, où vivent de nombreux immigrants nord-africains de deuxième génération, comme un des principaux foyers du jihadisme en Espagne.
Une étude du centre de réflexion ElCano publiée en 2016 la qualifiait de "premier théâtre de la mobilisation impulsée par l'organisation Etat islamique en Espagne", vu le nombre des suspects de jihadisme qui y sont arrêtés.
La première arrestation d'un extrémiste islamiste en Espagne, un membre du Groupe islamique armé (GIA) algérien, a eu lieu en Catalogne en 1995.
Mohammed Atta, un des pilotes suicide des attentats du 11 novembre 2001 à New York, avait séjourné en Catalogne peu avant.
En 2008, onze personnes, d'origine indienne ou pakistanaise, ont été arrêtées pour avoir projeté des attentats dans le métro de Barcelone. Elles ont ensuite été condamnées à 11 ans de prison pour appartenance à une organisation terroriste.
Avant les attentats de 2017, où huit jihadistes ont trouvé la mort, l'Espagne avait été frappée par les attentats jihadistes les plus meurtriers jamais perpétrés en Europe. Des bombes placées dans des trains de banlieue à Madrid avaient fait 191 morts le 11 mars 2004.
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