Quelques heures après l'intervention du chef de l'Etat afghan, les insurgés ont fait savoir qu'ils libèreraient lundi des "centaines" de "prisonniers ennemis" "pour qu'ils puissent passer l'Aïd" el-kébir, qui démarre cette semaine, "avec leurs familles et amis".
Il était toutefois difficile de savoir à quels détenus référaient les talibans qui n'ont depuis lors pas communiqué sur le cessez-le-feu.
Interrogé par l'AFP, l'un de leurs cadres au Pakistan a expliqué qu'ils devaient encore préparer une réponse formelle à l'offre d'Ashraf Ghani. Même sans annonce officielle, les combats devraient toutefois diminuer d'intensité pendant l'Aïd, a-t-il suggéré.
Dimanche soir, le président Ghani a déclaré un cessez-le-feu à partir de lundi, soit la veille de l'Aïd el-kébir, "jusqu'à l'anniversaire du prophète (le 21 novembre) à condition que les talibans fassent de même".
L'administration afghane a supprimé "tous les obstacles" à la paix, a-t-il affirmé, "exhortant" les talibans "à se préparer à des discussions de paix basées sur les valeurs et principes islamiques".
Dans des communiqués séparés, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, et le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, ont dit soutenir cette offre de cessez-le-feu.
"Il n'y a pas d'obstacles pour les pourparlers... Le temps de la paix est venu", a déclaré M. Pompeo à l'égard des talibans. "Nous restons prêts à soutenir, faciliter et participer à des négociations directes entre le gouvernement afghan et les talibans", a-t-il ajouté.
Il n'est toutefois pas précisé si les forces américaines et de l'Otan en Afghanistan marqueront également ce cessez-le-feu. Le président Ghani n'a pas non plus évoqué le groupe Etat islamique (EI), dont les attaques sont particulièrement meurtrières pour les civils.
L'offre a également été saluée par le représentant spécial de l'ONU en Afghanistan, Tadamichi Yamamoto, ajoutant qu'il fallait "saisir toutes les opportunités pour une fin négociée du conflit".
Tentative 'désespérée'
L'annonce intervient après dix derniers jours extrêmement violents. Le 9 août, les talibans ont lancé un assaut contre Ghazni, ville stratégique située à deux heures de route de Kaboul. L'armée afghane, appuyée par des raids aériens américains, a peiné plusieurs jours avant de parvenir à les repousser.
Les talibans ont également conquis une base de l'armée afghane dans le Nord-Ouest tandis qu'un attentat du groupe Etat islamique (EI) dans une école de Kaboul a tué au moins 37 personnes, pour la plupart des adolescents.
"Après Ghazni et tout le reste", l'initiative afghane "a vraiment l'air désespérée", a tweeté l'analyste Bill Roggio, de la Fondation pour la défense des démocraties.
Pour l'expert militaire Ateequllah Amarkhail, les talibans devraient toutefois y répondre positivement, la situation sur le terrain étant selon lui dans une impasse.
Quelque 140 personnes ont été brièvement kidnappées lundi matin dans la province de Kunduz (Nord), avant d'être remises en liberté, a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur Najib Danish, incapable de dire qui était derrière ces évènements.
Une centaine d'insurgés avaient été tués ou blessés dans le bombardement par les "forces étrangères" d'un convoi de talibans dans le Nord, a déclaré Mohammad Hanif Rezaee, un porte-parole de l'armée.
Mais "depuis l'annonce du cessez-le-feu, nous n'avons eu aucun rapport indiquant des combats ou des attaques sérieuses dans le Nord", a ajouté M. Rezaee.
Les Etats-Unis, seule force étrangère opérant des frappes aériennes en Afghanistan, dont elle a accru le nombre sous la houlette du président Donald Trump, n'ont pas fait de commentaires.
Un premier cessez-le feu de trois jours s'était tenu en Afghanistan mi-juin pour la fin du ramadan. Des talibans avaient alors posé pour des selfies avec des membres des forces de sécurité afghanes.
Ce cessez-le-feu, qui constituait une première, avait suscité des espoirs de possibles pourparlers de paix, après 17 ans de conflit. Mais de nouvelles attaques s'étaient produites les semaines suivantes.
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