C'est pour dénonciation calomnieuse et mensongère entraînant des recherches inutiles qu'une jeune femme âgée de 22 ans a comparu jeudi 16 août 2018 devant le tribunal de grande instance de Caen (Calvados). Les faits ont eu lieu en juillet dernier à Villers-Bocage.
Des menottes au travail et quarante-cinq heures de garde à vue
Lorsqu'elle se rend à la gendarmerie pour porter plainte pour viol, la jeune femme, munie d'un certificat médical, a des égratignures et des traces d'herbe sur le corps. Elle décrit l'agression avec beaucoup de détails.
Le jeune homme qu'elle accuse est interpellé sur son lieu de travail à Saint-Lô (Manche) menotté, et placé en garde à vue. Il y restera quarante-cinq heures.
Mais sans doute la plaignante en fait-elle un peu trop. Les gendarmes demandent qu'elle soit vue par un psychiatre qui estime qu'il y a dans son discours absence de traumatisme psychologique, ce qui est incompatible avec une victime de viol.
Désir de vengeance et idée d'un scénario
À force de questions, les enquêteurs reconstituent les faits. Ce soir-là vers 23h, le flirt est poussé mais le jeune homme, qui par ailleurs a une amie, reçoit un appel durant leurs ébats amoureux et s'en va. Ce départ déclenche chez la jeune femme un désir de vengeance et l'idée d'un scénario.
Il risquait quinze ans de réclusion
À la barre la prévenue explique : "J'avais un coup de cœur mais pour lui je n'étais qu'un coup d'un soir." La présidente est scandalisée. "Avez-vous conscience des conséquences ? Une longue garde à vue pour la victime ainsi que sa réputation entachée ? Sans parler de la perte de temps pour les enquêteurs. Comprenez-vous que si vos mensonges avaient tenu la route, il risquait quinze ans de réclusion, pour rien ?"
Car il y a un précédent : à 17 ans, la prévenue avait dénoncé pour les mêmes raisons un autre homme.
Les magistrats s'accordent à qualifier les faits de gravissimes et la condamnent à 12 mois de prison avec sursis assortis de 24 mois de mise à l'épreuve ainsi que d'une obligation de soins psychiatriques. Il lui est interdit de tenter d'entrer en contact avec la victime. Elle devra lui verser 123,38 euros en dédommagement de sa perte de salaire, 2 000 euros de préjudice moral et enfin s'acquitter de 500 euros de frais de justice.
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