Des centaines d'employés de Google ont signé une lettre de protestation contre le développement d'une version de son moteur de recherche adaptée aux exigences de censure en Chine, selon le New York Times.
"Nous ne sommes pas proches d'un lancement d'un moteur de recherche en Chine", a assuré M. Pichai devant le personnel, selon une retranscription que Bloomberg a pu consulter, "le fait que nous le fassions ou voulons le faire reste encore très vague".
"Notre mission est d'organiser l'information du monde et la Chine représente 20% de la population mondiale. Je pense que si nous souhaitons remplir notre mission, nous devons réfléchir sérieusement à comment faire plus dans ce pays", a ajouté Sundar Pichai.
La réunion se tenait également en présence du cofondateur du géant américain, Sergey Brin, selon l'agence de presse.
Les quelque 1.400 signataires de la lettre de protestation demandent plus de transparence pour comprendre les implications "éthiques" de ce projet, dans ce document diffusé en interne, ont indiqué au New York Times trois sources qui ont pris connaissance de ce document.
"Actuellement nous n'avons pas assez d'information pour prendre des décisions éclairées sur le plan éthique concernant notre travail, nos projets et notre emploi", selon un extrait de la lettre cité jeudi par le Times.
Face à la censure et aux cyberattaques, le géant californien avait retiré son moteur de recherche de Chine en 2010 et nombre de ses services restent depuis bloqués dans la deuxième économie mondiale.
Mais Google est en train de tester un moteur de recherche conforme aux exigences des autorités chinoises, au grand dam de militants des droits de l'Homme et d'employés, a rapporté début août le magazine en ligne The Intercept, une information confirmée à l'AFP par un employé de Google.
Ce projet est baptisé "Dragonfly".
"Nous avons d'urgence besoin de plus de transparence (...) Les employés de Google doivent savoir ce qu'ils sont en train de développer", selon la lettre.
Ce n'est pas la première fois que Google fait face à une polémique en interne sur des projets de développement.
Des milliers d'employés avaient signé une pétition il y a quelques mois pour lui demander de "rester en dehors du business de la guerre" à propos d'un contrat avec le Pentagone.
A la suite à cette fronde, le groupe s'était engagé début juin à ce que ses travaux en matière d'intelligence artificielle (IA) ne servent jamais à fabriquer des armes.
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