Moins d'achats de produits de marques, une réutilisation du matériel... Globalement, le coût de la rentrée scolaire pour les familles devrait diminuer de 2,91%. Mais la facture varie en fonction des classes, pour lesquelles la CSF constate "des pratiques d'achats différentes".
Une famille dont l'enfant entre en 6e devrait débourser un peu plus de 340 euros, soit une baisse de 2,6% par rapport à l'an dernier, et 403 euros pour un élève faisant sa rentrée en seconde générale, soit 4,4% de moins qu'en 2017.
Mais la facture va augmenter en CP, avec 165 euros de frais, soit 10% de plus que l'an dernier. En cause, une hausse de 15 euros en fournitures et de 7 euros en équipements sportifs.
On observe pour le CP, classe charnière dans le parcours éducatif, "une volonté de ne pas négliger les dépenses pour que l'enfant étudie dans de meilleures conditions", a expliqué lors d'un point presse jeudi Johan Jousseaume, responsable éducation de la CSF.
L'organisation pointe également l'allongement des listes de fournitures demandées pour le CP, qui tend également à gonfler l'addition. "Les établissements demandent parfois du matériel en grande quantité: 6 stylos rouges, 5 tubes de colle, etc", regrette la CSF.
Dans les classes moyennes du primaire, le budget est en hausse de 1,05%.
Dans la suite du parcours scolaire, les familles ont tendance à favoriser la réutilisation du matériel, notamment sportifs, expliquant notamment la diminution globale du budget: "du collège au lycée, les parents y consacrent 7 à 15 euros de moins qu'en 2017".
Les familles sont aussi "plus attentives" à la nature de leurs achats, notamment des produits de marque, "moins plébiscités", estime l'organisation.
Chaque année, la CSF s'appuie sur son réseau d'antennes locales pour interroger des familles partout en France sur le coût de la scolarité de leurs enfants. Cette année, 128 familles ont répondu à des questionnaires détaillés.
Inégalités persistantes
Cette baisse du coût de la rentrée coïncide avec une augmentation de 1% de l'Allocation de Rentrée scolaire (ARS), versée jeudi à 3 millions de familles. Le montant de cette allocation s'élève à 367,73 euros pour les élèves de 6 à 10 ans, 388,02 euros pour les 11-14 ans, et 401,47 euros pour les 15-18 ans.
Si la CSF se réjouit de voir que cette aide couvre les dépenses pour les enfants en primaire et en collège, elle regrette "des efforts encore trop insuffisants", notamment dans les filières professionnelles à partir du lycée.
Un élève de Seconde dans une filière professionnelle industrielle devra ainsi débourser 683 euros pour sa rentrée.
La CSF s'inquiète par ailleurs du risque d'inégalités concernant les outils numériques, "indispensables" à la scolarisation d'un enfant. Face à ces nouvelles dépenses "imposées" aux familles, la CSF s'alarme du manque d'aides venant de l'État.
Autre source d'inégalités, le coût des transports scolaires, "très disparate" entre les départements. Depuis plusieurs années, la CSF demande que les transports scolaires soient "intégralement pris en charge par les collectivités".
"On est très loin de la gratuité", regrette Annie Giroud, responsable politique du secteur éducation de la CSF.
L'organisation s'alarme également de la situation en Outre-mer. Manque de place, insalubrité... La CSF, également présente sur ces territoires, pointe des conditions de scolarisation "exécrables".
En plus d'une revalorisation de l'ARS, la CSF réclame une application d'une TVA à 5,5% pour les fournitures scolaires et la gratuité des manuels.
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