La première marche avait pour mots d'ordre la démission du président et la libération des opposants emprisonnés pour avoir pris part aux manifestations.
Elle s'est déroulée à l'appel de l'Alliance civique, qui regroupe des étudiants, des chefs d'entreprise et des représentants de la société civile.
"Qu'il s'en aille!"
"Liberté pour nos prisonniers politiques!" et "Qu'il s'en aille!", ont scandé les manifestants, quatre mois après le début de la révolte contre le président, au cours de laquelle plus de 300 personnes ont été tuées.
"Qu'ils libèrent les prisonniers politiques, car ils n'ont commis aucun des crimes inventés par ce maudit Daniel Ortega, c'est lui qui a tué le peuple", a déclaré à l'AFP Carla Areas, une quadragénaire venue manifester avec ses deux jeunes enfants.
Les opposants ont marché sur 7 kilomètres à travers la partie orientale de Managua, brandissant des photos des détenus et des drapeaux nicaraguayens, dans un concert de sifflets et de tambours.
Ces Nicaraguayens ont défilé en dépit d'une loi, adoptée en juillet à la demande du gouvernement, qui qualifie d'acte "terroriste" la participation à une manifestation, un crime passible d'une peine pouvant aller jusqu'à 20 ans de prison.
Environ 500 Nicaraguayens ont été arrêtés et emprisonnés pour avoir participé aux manifestations, et 180 d'entre eux sont poursuivis pour terrorisme et autres crimes, selon le Centre nicaraguayen des droits de l'homme (Cenidh).
"Soutenir le commandant Ortega"
Dans le même temps, des milliers de partisans de Daniel Ortega ont manifesté dans le nord de Managua, réclamant son maintien au pouvoir.
"Nous sommes ici pour soutenir le commandant Ortega, ce gouvernement révolutionnaire", a expliqué la maire de Managua, Reyna Rueda.
Pilar Reyes, une manifestante sandiniste, souhaite que "Daniel reste" car "il a fait progresser les pauvres".
Devant les partisans de M. Ortega, le ministre des Affaires étrangères Denis Moncada a annoncé que le gouvernement refuse la venue d'un groupe de travail de l'Organisation des Etats américains (OEA) constitué pour trouver des solutions à la crise nicaraguayenne.
Le gouvernement considère que la création de ce groupe constitue une "ingérence" et que sa venue est "inacceptable".
Le groupe a été créé par l'OEA le 2 août pour contribuer à la recherche de solutions dans la crise que traverse le pays depuis le 18 avril.
Nombre des manifestants venus réclamer le départ de Daniel Ortega avaient le visage couvert de masques ou de T-shirts afin de ne pas être identifiés par la police.
La foule a défilé dans les quartiers orientaux de la capitale, des bastions sandinistes lors de la révolution, alors menée par l'ex-guérillero Daniel Ortega contre la dictature d'Anastasio Somoza, renversée en 1979.
Ces manifestations se sont déroulées alors que se tenait la première audience du procès du leader paysan Medardo Mairena, l'un des représentants de l'opposition nicaraguayenne.
Il est arrivé au tribunal en uniforme de détenu, menotté, les traits tirés, selon une photo publiée sur le site internet du gouvernement 19 Digital.
Ce leader paysan est l'un des représentants de l'opposition dans le dialogue avec le gouvernement, initié en mai par l'Alliance Civique, pour tenter de trouver une issue à la crise politique.
Ce dialogue est au point mort depuis juin, Daniel Ortega refusant notamment que l' élection présidentielle prévue en 2021 soit avancée au mois de mars 2019.
Pour ceux qui manifestaient mercredi, la seule issue à la crise est le départ du président. "Qu'il quitte le pouvoir et que des élections libres aient lieu", a déclaré Denis Salvador, 35 ans.
"Qu'il démissionne, il a des millions de dollars, il est déjà heureux, de quoi d'autre a-t-il besoin?", s'interrogeait Maria, une manifestante de 49 ans.
Les opposants à Daniel Ortega, 72 ans, au pouvoir depuis 11 ans, l'accusent de corruption, de népotisme et d'avoir instauré une dictature avec son épouse Rosario Murillo, qui est vice-présidente.
Les manifestations de l'opposition ont commencé contre une réforme de la sécurité sociale - abandonnée depuis - pour se durcir ensuite et s'étendre à tout le pays en réaction à une violente répression.
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