Le scrutin, qui ouvrira la dernière journée de l'Assemblée générale de la fédération internationale de tennis (ITF), est attendu entre 9h et 9h30 locales (13h et 13h30 GMT).
La majorité des deux tiers des voix est requise pour valider le projet défendu par le patron de l'ITF qui vise à profondément réformer la mythique compétition internationale créée en 1900.
Quelque 144 fédérations nationales sont invitées à voter, certaines, représentant l'Australie, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la France et l'Allemagne, ayant plus de poids que les autres.
Si la réforme était adoptée, la compétition centenaire, étalée sur quatre week-ends de trois jours, serait désormais disputée durant une phase finale raccourcie à une semaine entre 18 équipes, en novembre, pour clôturer la saison. L'épreuve serait centralisée sur terrain neutre et bannirait les fameux matches en cinq sets.
Dans un entretien à l'AFP, le président de l'ITF David Haggerty se veut "optimiste" quant à l'adoption de la réforme: "Beaucoup de nations, non seulement en Europe mais partout dans le monde, soutiennent la réforme", assure-t-il.
Passion et argent
C'est le cas de la France: "D'un côté, il y a la passion un peu cocardière et de l'autre côté, une analyse rationnelle fondée sur des critères sportifs et économiques", affirme son président Bernard Giudicelli.
Le critère financier est un argument de poids pour l'ITF. L'instance a signé un partenariat juteux avec le groupe d'investissement Kosmos, présidé par le footballeur de Barcelone Gerard Piqué qui devrait être présent à Orlando: trois milliards de dollars (2,5 milliards d'euros environ) sur 25 ans, vingt millions de dollars (17 M EUR) annuels garantis aux joueurs, et plus encore aux fédérations, sont en jeu.
Côté sportif, le format condensé sur une semaine vise à séduire les grands noms du tennis, qui ont tendance à bouder l'événement une fois qu'ils l'ont remporté.
L'ancien N.1 mondial Novak Djokovic en fait notamment partie: lui qui jugeait au printemps le nouveau projet "fantastique" a réitéré son approbation la semaine dernière. Roger Federer a lui concédé que "la Coupe Davis devait faire quelque chose", sans s'avancer sur la proposition en question.
Ces voix portent, tout comme celles des trois tournois du Grand Chelem -Roland-Garros, Wimbledon et l'US Open- qui ont apporté leur soutien au projet. L'Open d'Australie ne l'a pas fait.
Car c'est en Australie que les détracteurs sont les plus virulents. La Fédération est en effet partenaire de l'ATP -organisatrice du circuit professionnel masculin- pour la tenue de sa World Team Cup, une compétition par équipes jouée en janvier à l'aube de la saison et dont le retour à partir de 2020 a été officialisé début juillet.
"Une transaction financière"
Pas étonnant donc de voir Tennis Australia monter au créneau contre le nouveau format, qui entrerait en concurrence avec la Coupe du monde voulue par l'ATP. La formule proposée "enlève à la Coupe Davis tout ce qui en fait un événement unique et spécial", déplore l'instance dans une lettre adressée à l'ITF.
"Vous ne pouvez pas appeler ça la Coupe Davis. (...) C'est une transaction financière", y assène Lleyton Hewitt, ancien N.1 mondial.
"Les matches que j'ai joués pour l'Australie, à domicile comme à l'extérieur, restent parmi mes souvenirs tennistiques les plus précieux", renchérit la légende Rod Laver.
En France, les tenants du titre de l'épreuve sont également sceptiques. "On ne peut pas envisager de disputer une Coupe Davis fin novembre, trois semaines après la fin de saison. Sinon, on ne peut pas avoir de période de repos", peste Lucas Pouille. "Ils ont vendu l'âme d'une épreuve historique", se désespère le capitaine Yannick Noah.
Mercredi soir, la Fédération britannique a elle annoncé qu'elle allait voter contre le projet de réforme, craignant que celle-ci ne dissuade encore davantage de joueurs d'y prendre part et que cela diminue donc l'attrait de cette compétition auprès des fans.
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